Attention : la dangereuse Macronie, ce n’est peut-être pas encore fini ! Il est primordial qu’elle ne gagne jamais plus…

Probablement vivement conseillé, Macron a donc procédé à la dissolution de l’Assemblée nationale. Il se dit que son Premier ministre en aurait été informé par des journalistes.

Macron peut utiliser trois ressorts :

1/ – La peur

Les déclarations effrayantes du gourou de la secte islamo-gauchiste ne vont pas rassurer les bourgeois qui se sont éloignés du capharnaüm macroniste pour oser voter Marion ou qui se sont abstenus.

Le chiffon rouge de la guerre d’Ukraine, présentée comme une menace existentielle pour la France, continuera à être agité chaque soir sur LCI et les macronistes ne cesseront pas de dénoncer la supposée allégeance du RN à Poutine, semblable à celle du PCF naguère inféodé à Moscou.

Le spectre du chaos consécutif à l’avènement au pouvoir du RN sera évoqué sur tous les tons par les macronistes, aidés en cela par SUD et la CGT qui menaceront le pays du recours à la grève s’il vote mal et les gauchistes prêts à bloquer les lycées et les facultés, avec une bonne dose de cause palestinienne comme on l’a vu hier place de la République, histoire de mobiliser large.

2/ – L’assèchement financier

L’article L52-11 du Code électoral détermine un plafond de dépenses de 38 000 euros par candidat aux législatives, majorées toutefois de 0,15 centimes par habitant de la circonscription. Ainsi, par exemple, ce sont les candidats de la sixième circonscription de Loire-Atlantique (150 726 habitants), qui sont les mieux lotis, avec 76 367 euros de dépenses autorisées. L’État leur rembourse les frais engagés, dans la limite de 47,5 % des dépenses autorisées.

Chaque parti doit payer des frais d’imprimeurs et de locations de salles pour ses réunions de caractère national. Globalement, pour 577 circonscriptions, le budget se situe entre 21 et 30 millions.

Certains « petits candidats » peuvent s’en sortir avec un budget de 5 000 euros par personne. Ce qui représente tout de même un coût global de 3 millions d’euros.

Financer une campagne législative dans la précipitation va coûter très cher aux partis politiques qui devront encore attendre plus de six mois pour être remboursés de leurs frais de campagne des européennes.

S’ils ne sont déjà sous la ligne de flottaison, la campagne législative qui s’ouvre va continuer de rincer financièrement la plupart des partis qui devront trouver un emprunt. Pas facile par les temps que nous vivons.

3/ – Le procès en incompétence

Le RN compte 142 conseillers régionaux, 24 conseillers départementaux et une douzaine de mairies dont 2 de plus de  30 000 habitants et 88 députés qui ont dû quitter l’Assemblée nationale ce lundi.

Jordan Bardella n’a l’expérience d’aucune de ces fonctions. Il sera donc la cible permanente d’un procès en incompétence. Ses ennemis lui reprocheront certainement son manque de diplômes, même si être diplômé ne constitue pas une garantie d’efficience, comme on peut le voir avec l’actuel ministre de l’Économie.

Macron joue-t-il au poker menteur ?

Alors que les gauches qui se détestent cordialement esquissent un mouvement d’union, les droites qui ont pourtant moins de différends idéologiques paraissent loin de vouloir s’allier pour aller au combat. Macron le sait et positionnera probablement son argumentaire de campagne sur un créneau de droite afin de rassembler le troupeau qui l’a porté au pouvoir à deux reprises.

S’il a engagé cette dissolution, c’est qu’il espère obtenir en retour une majorité absolue. Le fait d’annoncer, dès dimanche soir, qu’il n’y aura qu’une seule étiquette « Majorité Présidentielle » qui chapeautera les candidats Renaissance, MoDem et Horizon démontre son intention de ratisser large dès le premier tour du 29 juin. Il faut sans doute s’attendre à la tactique du « faire barrage » au second tour où gauche, extrême gauche et macronistes se ligueront contre les candidats RN, comme en 2022.

Ajoutons à tout ceci l’imminence des jeux Olympiques et la cruciale question de leur sécurisation. Changer de ministre de l’Intérieur à 10 jours de l’ouverture des JO sera souligné comme risque majeur à éviter à tous prix.

J’espère me tromper, mais il est à parier que la France n’est pas encore débarrassée de la Macronie.

Jean-Yves Leandri

Source : RIPOSTE LAÏQUE – La Macronie, ce n’est peut-être pas encore fini !

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