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Ni victimes ni dégâts
L’actualité est si riche que les événements de Gaza passent au second plan. C’est tout juste si la presse évoque les frappes de représailles de l’armée de l’air israélienne après des tirs de roquettes du Hamas ou de la Jihad Islamique qui pour reprendre l’expression maintes fois répétée par les médias « n’ont fait ni victimes ni dégâts. » Façon de sous-entre qu’Israël se saisit du moindre prétexte pour pilonner les malheureux Gazaouis.
A y regarder de plus près tout de même, quand un groupe de jihadistes lance des roquettes, des obus de mortier et autres engins de mort vers des cibles civiles – kibboutzim, villes et villages – c’est pourtant bien dans le but de faire des victimes et des dégâts. Et si cet objectif n’est pas atteint, c’est soit que les paramètres de tir avaient été mal ajustés et que le projectile est tombé en plein champ, soit que le système dôme de Fer a réussi à le pulvériser en plein ciel. Le système n’est pas infaillible ; c’est pourquoi l’alerte est donnée dès qu’un départ de missile a été détecté. Israël peut se vanter d’être le seul pays au monde où la plupart des habitations et tous les établissements publics sont équipés d’abris. Ils sont obligatoires dans les nouvelles constructions. Seulement dans le pourtour de la bande de Gaza, certaines localités sont si proches de la frontière que les habitants ne disposent que de quelques secondes pour se mettre à l’abri. Dans la journée, tous ne sont pas chez eux. Il leur faut alors chercher refuge dans l’une structures en béton disposées à cette effet sur le trottoir. Dans les lieux de travail, des exercices ont régulièrement lieu pour s’assurer que la course vers la pièce sécurisée se fasse sans panique et en bon ordre. Dans les écoles aussi des exercices d’évacuation, organisés de façon ludique, ont préparé écoliers et enseignants. C’est plus compliqué dans les jardins d’enfants où les plus petits sont souvent gagnés par la peur. Il y a des chutes, des pleurs, des mouvements de panique. « On ne s’habitue pas » avouent à mi-voix les institutrices, ajoutant en haussant les épaules, « et pourtant on n’a pas le choix. »
Si dans la journée les choses se passent relativement bien, la nuit c’est bien différent. Réveillés en sursaut les parents doivent courir vers les chambres d’enfants, prenant les plus petits dans leurs bras et se précipitant pour les mettre en sûreté. Lorsque l’abri est au sous-sol, les chutes sont fréquentes. Heureusement elles ne sont généralement pas graves. Bien sûr les personnes âgées sont particulièrement à risques. Souvent, jambe ou bras cassé, elles seront transportées à l’hôpital une fois l’alerte passée. Début février, une jeune maman serrant sur son cœur sa petite fille de trois semaines a trébuché dans l’escalier. La tête du bébé a cogné la marche. Des heures d’angoisse ont suivi pendant que la mère affolée attendait le verdict des médecins. Heureusement le crâne des tout-petits est encore bien malléable et il y a eu plus de peur que de mal.
Plus tard, terrés dans leurs abri, attendant le signal de fin d’alerte, les habitants entendront les avions partir effectuer des missions de représailles. Et si par hasard les médias s’en font écho en France, ils ne manqueront pas d’ajouter que pourtant les missiles gazaouis n’ont fait ni victimes ni dégâts. Du drame que vivent au quotidien les hommes, les femmes et surtout les enfants côté israélien il ne sera jamais question.
©Michèle Mazel
Ni victimes ni dégâts
(Source : JForum)
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Juifs d’Afrique du nord : les origines
Les origines des juifs d’Algérie, du Maroc et de Tunisie
MARRANE OU EXIL l’ANNEE 1391 :
L’apport judéo-espagnol et judéo-portugais en Afrique du Nord par Pierre Mamou pour Coolamnews
L’année 1391 marque un tournant pour le judaïsme sépharade.
C’est l’année où des persécutions et des massacres organisés par des moines fanatiques, dont le sinistre Vincent Ferrier dans plusieurs régions d’Espagne, en Castille, en Aragon et aux Baléares obligent plusieurs dizaines de milliers de Juifs à se convertir au catholicisme ou à s’exiler en Afrique du nord, principalement au Maroc et en Algérie, deux des principales destinations pour ceux qui choisirent de partir cette année-là.
Alger voit alors arriver des sommités religieuses dont le RIBAH et le RACHBACH qui permirent au judaïsme Nord-Africain éprouvé et meurtri par l’épisode Almohade de se régénérer et de se revigorer.
En effet en 1140, des tribus Berbères Almohades islamisées et fanatisées dirigées par Abd el-Moumin ne laissent aux Chrétiens et aux Juifs dans toute l’Afrique du Nord et une partie de l’Espagne que le seul choix entre l’apostasie ou le martyr avec interdiction faite aux Juifs convertis de ne se marier qu’entre eux !
Le traité d’Omar instituant la dhimmitude qui tolérait les gens du livre à vivre en terre d’Islam moyennant de lourds impôts et un statut d’infériorité est abrogé sous prétexte que le Messie n’étant pas revenu 5 siècles après Mahomet pour les Chrétiens et pas apparu pour les Juifs, rendait ainsi caduque le pacte d’Omar.
Et un crypto-judaïsme apparut, comparable au marranisme qui devait apparaitre deux siècles plus tard dans la péninsule ibérique.
Les Chrétiens disparaissent
A la chute des Almohades, la présence Chrétienne avait complètement disparu en Afrique du Nord, alors que la plupart des anciennes communautés Juives revinrent au judaïsme à l’exception d’une partie de celle de Fès au Maroc et celle de Sfax en Tunisie.
Les conquêtes des Almohades accompagnées par des persécutions éprouvèrent durement le judaïsme nord-africain. L’apostasie et le martyre blessèrent gravement les corps mais plus encore fut la blessure des âmes.
Suivant le conseil de Maïmonide, de nombreux penseurs rabbins et des familles influentes quittèrent alors le Maghreb pour s’installer en Italie, en Egypte et en Orient.
Privées de cet encadrement les populations Juives se trouvèrent ainsi démunies de leurs guides spirituels, une ère de décadence commençait, même si une majorité d’apostats revinrent par la suite à leur foi ancestrale.
Mais heureusement, ces communautés Juives du nord de l’Afrique, grâce aux expulsions des Juifs d’Espagne au 14ème et 15ème siècle furent renforcées par les influences Espagnoles déjà présentes depuis des siècles par les liens étroits cultuels et culturels, des chants des traditions fort semblables, mais aussi linguistiques et économiques existant entre ces deux contrées voisines l’Espagne et le Maghreb.
Les étudiants juifs maghrébins allaient depuis toujours suivre leurs études dans les yeshivot espagnoles, de même que les maîtres espagnols, comme le fit Maïmonide, venaient apprendre ou enseigner dans les écoles nord-africaines.
L’arrivée des Juifs Espagnols devait faire de ces communautés juives d’Afrique du nord les héritières naturelles du judaïsme sépharade.
Le décret d’Isabelle la catholique
Quand en 1492, Isabelle la catholique acheva la reconquête de toute l’Espagne après la chute de Grenade et du dernier royaume musulman d’Andalousie, elle institua le 31 mars 1492 le décret de l’Alhambra qui laissait aux Juifs d’Espagne 4 mois jusqu’au 31 juillet pour choisir entre la conversion ou l’exil, car selon elle, la présence du judaïsme en Espagne empêchait les Juifs convertis après 1391 d’être de bons chrétiens car beaucoup de ces marranes pouvaient être tentés de revenir au judaïsme par la présence de Juifs, d’où l’installation des tribunaux de l’inquisition et l’expulsion de tous les Juifs refusant le baptême.
Avant la découverte de l’Amérique par le Marrane Christophe Colomb, dont la famille Juive originaire du nord-ouest de l’ Espagne en Galicie se convertit en 1391 et s’exila ensuite en Italie à Gênes, le découvreur de l’Amérique sollicita les souverains espagnols Isabelle la catholique et Ferdinand, pour financer son expédition afin de découvrir une nouvelle route des Indes.
Quand ils refusèrent c’est le ministre de l’économie, le marrane Luis de Santangel et d’autres riches Marranes qui permirent ce voyage avec le secret désir que Christophe Colomb découvre un nouveau pays pour accueillir les marranes et les Juifs persécutés.
Afrique du Nord, le refuge pour les Juifs
C’est donc en Afrique du nord avant la découverte de l’Amérique, qu’affluèrent les réfugiés Espagnols qui n’avaient pu trouver un refuge provisoire au Portugal.
L’installation de « ces porteurs de bérets » n’alla pas sans heurt avec les communautés Juives locales installés depuis plus de 15 siècles au Maghreb.
Les nouveaux venus amenaient avec eux, une civilisation, une mentalité, des connaissances différentes de celles du milieu autochtone : d’un côté des influences chrétiennes, de l’autre une longue osmose avec le milieu musulman.
Ceci devait marquer les différences profondes entre ces deux éléments du judaïsme désormais juxtaposé.
La supériorité évidente des Judéo-espagnols qui se manifestait aussi bien sur le plan intellectuel que commercial, devait les inciter à beaucoup de prudence grâce à la sagesse des rabbins espagnols qui accompagnaient les nouveaux arrivants.
Cette sagesse permit d’éviter les affrontements avec les Juifs autochtones repliés sur eux-mêmes, pénétrés de mœurs orientales et africaines et qui regardaient avec stupeur ces Juifs sortis d’un autre monde.
Au MAROC, l’unité du judaïsme fut cependant maintenue, les « porteurs de bérets » surent revêtir le turban et leur action ne fut que plus féconde.
Leur influence pénétra partout. Ils inspirèrent une renaissance des études dans les synagogues et dans les cités. Aussi leur rôle commercial fut prépondérant dans les échanges avec l’Europe et la diaspora marrane.
Ils s’imposèrent à tel point qu’ils absorbèrent presque entièrement l’élément Juif indigène. Tout le nord du Maroc adopta progressivement les coutumes des MEGOURASHIM (immigrés Juifs expulsés d’Espagne), tandis que dans le sud, les TOSHABIM demeuraient fidèles à leurs coutumes locales.
L’arbitraire pour les Juifs
A travers les heurts et les malheurs de l’histoire, quelques familles amassèrent cependant des fortunes considérables, tissant d’utiles liens commerciaux et diplomatiques à l’intérieur du pays et hors des frontières.
Certains Juifs occupèrent des hauts postes dans l’administration du royaume. A différentes époques, ils furent chambellans, conseillers des sultans, intendants, collecteurs d’impôts, trésoriers, exerçant même parfois des pouvoirs proches d’un vizir, mais régulièrement des émeutes anti juives troublaient la vie juive et le statut de dhimmi censé les protéger n’empêcha pas l’incessante persécution dont les Juifs furent les victimes.
En plus de l’interdiction qui leur est imposé de porter des armes, de ne pouvoir monter à cheval mais uniquement sur des ânes, de ne pouvoir construire leurs synagogues qu’en demi sous-sol, les Musulmans leurs crachent à la figure dans les rues, les battent, ne leur permettent pas de porter des chaussures, sauf pour quelques privilégiés admis chez le sultan et qui sont alors autorisés à porter des sandales sommaires.
Car les Juifs doivent toujours se présenter aux autorités pieds nus. Ils sont également obligés de porter des turbans noirs, ainsi qu’une marque spécifique pour les distinguer des autres habitants.
L’arbitraire règne et le sultan peut à sa guise déposséder un Juif qui s’est enrichi ou attenter à sa vie si bon lui semble. A cela s’ajoutent les incursions espagnoles et portugaises qui en priorité s’attaquent aux Juifs encore plus gravement qu’a la majorité musulmane.
Et des Juifs sont ainsi massacrés ou réduits en esclavage en 1510 à Tripoli, en 1541 à Alger, en 1578 à Tétouan ou à Tunis lors de la prise de la ville par Charles Quint.
Les migrations
Les Juifs traversaient aisément le Maroc du nord au sud, de l’est à l’ouest, de Tétouan à Taroudant, de Sijlimassa à Meknès et Salé, malgré les difficultés pour un Dhimmi. L’insécurité quasi permanente transformait les routes en coupe gorge pendant les périodes anarchiques d’interrègnes et de guerres intestines. Certains règnes marqués par l’énergie des souverains ont été exceptionnellement calmes et paisibles, comme par exemple au moment du règne de Moulay Ismaël (1672-1727). Tant qu’il y avait un souverain énergique on pouvait par 20 jours de marche voyager en caravanes, transporter des richesses et se livrer au commerce et aux échanges.
Les migrations internes pouvaient avoir différentes raisons : les populations d’une ville rebelle étaient parfois sur ordre du roi contraintes de quitter leur lieu de résidence, et aussi en période de disette ou d’épidémie. Par exemple en 1738, les Juifs quittèrent Meknès pour échapper à la famine et se rendirent dans les Doukkala puis plus au sud dans le Draa, ou les Juifs des Béni Snus qui allèrent s’établir à Oujda.
Les pèlerinages sont également l’un des motifs majeurs des grandes randonnées et déplacements à travers le Maroc (Hiloula, visite de la tombe d’un saint) située dans des zones parfois difficilement accessibles. Les Juifs pour leur sécurité se déguisaient parfois en Arabe, les hommes portant le turban (rezza) et les femmes le voile.
Les Yeshivot de certains foyers spirituels étaient éloignés et formaient les étudiants rabbins qui retournaient ensuite dans leur mellah d’origine. D’autres jeunes allaient en apprentissage dans une autre ville pour apprendre un métier, ou pour consulter une éminente autorité rabbinique pour régler un litige ou un héritage, et d’autres se déplaçaient pour des motifs économiques (artisans ou colporteurs ambulants)
Tous devaient faire face dans ces déplacements à des brigands ou des membres de tribus en rupture de bans. Les Juifs furent souvent victimes de malencontreuses aventures, voire de disparitions qui ne laissaient pas de traces. On a retrouvé dans des RESPONSA des arrêts des tribunaux rabbiniques relatifs au statut des Agounoths ( Aguna est une femme liée à un mari absent et dans l’impossibilité de se remarier sans preuve du décès de son mari).
On constate au Maroc :
Les MEGOURASHIM : Expulsés d’Espagne et du Portugal établis essentiellement dans l’ancien zone Espagnole du Maroc, sur la côte atlantique ou à l’intérieur suite à différentes migrations internes. La langue Castillane est conservée comme langue de communication, l’Haketiya et le ladino pour la culture et l’enseignement.
Les TOSHABIM : autochtones, indigènes arabisés qui parlent le judéo-arabe ou le judéo-berbère. L’hébreu restant la langue principale de la liturgie et de l’enseignement traditionnel.
On distingue ces catégories de groupes Juifs avec leurs caractéristiques propres : a) les Juifs vivant en milieu berbère parlant le berbère et habillés en berbère. b) les Juifs sahariens arabophones originaires de l’Arabie du sud et en particulier de Khaibar c) les Espagnols exilés de Castille et d’Aragon et parlant leur propre dialecte espagnol d) les exilés de l’Espagne musulmane parlant un idiome maure mêlé d’espagnol, d’arabe et d’hébreu e) des Juifs du Portugal souvent revenus de leur conversion forcée au christianisme et forts différents des autres originaires de la péninsule ibérique.
ALGERIE
Après les émeutes en Espagne en 1391, de nombreux Juifs espagnols quittent l’Espagne et s’installent majoritairement en Algérie particulièrement à Alger qui devient un grand centre rabbinique :
Grâce à Isaac Barchechat dit le RIBACH né en 1326 à Barcelone puis qui séjourna à Saragosse et ensuite à Valence en 1385 avant de s’installer à Alger en 1391 où Il fut nommé par le pouvoir en place grand rabbin d’Alger, mais déjà très âgé, il fit venir près de lui le jeune rabbin âgé de 30 ans et chirurgien de profession, Shimon Bar Semah Duran dit le RACHBACH (né en 1361 et décédé en 1442). Grands érudits et ayant un grand respect entre eux, ils rédigèrent ensemble les règles TAKANOTS (règles civiles et ordonnances rabbiniques) au Beth Din d’Alger, et leurs règles s’appliquèrent jusqu’à Tunis et jusqu’à aujourd’hui dans le monde sépharade, ils rédigèrent 517 RESPONSAS (consultations juridiques et arrêts de tribunaux religieux) ainsi que 14 ouvrages étudiés à Amsterdam en 1720.
Les rabbins d’origine Espagnole prirent la tête des communautés Juives d’Algérie et firent adopter la liturgie Sépharade.
La dynastie des rabbins Duran rayonna jusqu’au 19ème siècle et leur descendant mon ami Jean Paul Duran s’occupe aujourd’hui encore en 2020 des cimetières Juifs en Algérie.
Les incursions espagnoles et la présence ottomane
Les immigrés Espagnols s’installent dans les villes du littoral et à l’intérieur du pays où ils fusionnent progressivement avec les Juifs autochtones à Oran, Mostaganem, Ténès, Alger, Bougie et jusqu’à Tunis. De nombreux autres s’installent à Tlemcen dont le célèbre rabbin Ephraim Encaoua né à Tolède et dont la tombe devint un lieu de pèlerinage et dans d’autres cités comme Constantine, Miliana et Médéa. Au 17ème siècle ils furent rejoints par des marranes Portugais dont certains ayant transités par Livourne en Italie se spécialisèrent dans le commerce transsaharien, le rachat des captifs Chrétiens victimes de la piraterie, ainsi que du commerce avec l’Europe.
Les incursions Espagnoles en Algérie continuaient à alimenter les craintes des communautés Juives en Algérie et celles des tentatives de prendre Alger en 1541 et en 1775 échouèrent (pourim d’Alger). Mais après la prise d’Oran en 1669 par les Espagnols, les Juifs furent expulsés de la ville, certains se réfugièrent jusqu’à Livourne en Italie, mais Oran fut reprise par les Ottomans en 1708 et les Juifs purent alors y revenir.
Le statut de dhimmi
Avant et après la période Ottomane, les Juifs d’Algérie sont eux aussi soumis au statut avilissant de dhimmi. Ainsi en cas de litige avec un Musulman, le témoignage du Juif n’a aucune valeur et il est le plus souvent condamné. Certains Juifs furent ainsi brulés vifs à la porte de Bab el Oued après un simulacre de procès. Les Juifs vivaient en permanence sous la menace de massacres comme celui de 1805 dont témoigna le consul de France Dubois-Thainville en 1805. Il sauva 200 Juifs en les abritant dans son consulat, alors que le chef de la communauté Nephtalie Busnach fut tué. Et encore lors d’autres émeutes en 1815, quand le grand rabbin d’Alger Isaac Aboulker fut décapité.
Les Juifs par leur statut de dhimmi étaient avilis et contraints à des tâches infamantes comme dépendre les pendus lors des exécutions publiques, porter les riches musulmans sur leurs épaules lorsque la pluie rendait boueux les chemins, respecter des préséances dans les rues en descendant sur la chaussée pour laisser la place aux musulmans et ne jamais les regarder dans les yeux. Selon un autre témoignage du consul des Etats Unis au début du 19ème siècle ils devaient, lors des invasions de sauterelles, protéger nuit et jour les champs des puissants en restant allongés torse nu.
L’arrivée des troupes Françaises en 1830 devait mettre fin au statut infamant de la dhimmitude et en 1870 le décret Crémieux accorda la nationalité Française à la communauté Juive en Algérie et l’égalité des droits tant attendue.
TUNISIE
La communauté Juive de Tunisie est la plus ancienne d’Afrique du nord, elle remonterait à la création de Carthage par la reine phénicienne Didon 700 ans avant l’ère commune. La langue phénicienne était proche de l’hébreu et cette proximité n’était pas la seule : le temple de Salomon fut construit avec des cèdres du Liban et une région appelée Tarchich dans la bible pourrait être la Tunisie actuelle.
La destruction du premier temple vit arriver des Cohanim à Djerba et ce mouvement d’émigration continua après la destruction du 2ème temple et la révolte Juive contre Rome en Cyrénaïque.
A l’arrivée des conquérants Arabes, les communautés Juives étaient présentes en Tunisie depuis plus de 1000 ans comme l’attestent de nombreux vestiges de l’époque Romaine, une antique synagogue de Naro à Hammam-Lif ou des lampes à huiles juives au cimetière de Gammarth, entre autres dans la banlieue de Tunis.
Dans les premiers siècles de l’islamisation de la Tunisie, protégée par le pacte d’Omar, la communauté Juive de Kairouan rayonna par ses nombreux érudits rabbins, savants, médecins comme l’atteste les nombreux documents retrouvés dans la genizah du Caire.
Mais à partir de 1165, descendus des montagnes de l’Atlas, les berbères almohades islamisés et fanatisés envahirent la Tunisie comme le reste de l’Afrique du Nord et imposèrent l’Islam. Il s’ensuivit une période de décadence jusqu’au retour des communautés Juives au judaïsme et à l’arrivée d’immigrants Juifs Espagnols qui apportèrent un renouveau religieux qui s’accentua un siècle plus tard par l’arrivée à Tunis de Juifs Portugais ayant transité par Livourne (Leghorno) en Italie. Ces Granas occidentalisés introduisirent des nouvelles pratiques commerciales, un mode de vie européen.
La scission
Mais contrairement au Maroc et à l’Algérie une scission s’opéra entre les deux communautés. Les Touansas autochtones refusant la mainmise des nouveaux arrivants proclamèrent en 1710 la création de deux communautés séparées ayant chacune leurs propres rabbins, leurs propres synagogues, leur abattage rituel et même des cimetières séparés.
Jusqu’à la fin du 19ème siècle, très peu de mariages eurent lieu entre les membres de ces deux communautés. Il fallu attendre 1945 pour assister enfin à la fusion en une seule communauté Juive.
Pierre Mamou pour Coolamnews. Février 2020
Juifs d’Afrique du nord: les origines (P. Mamou)
(Source : JForum)
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6 palmiers dattiers de Judée ont poussé à partir de graines vieilles de 2 000 ans !
Selon une étude publiée dans la revue Science Advances, Sarah Sallon, du Centre de recherche en médecine naturelle Louis L. Borick, en Israël et ses collègues ont fait germer six graines de dattes de 2 000 ans qui avaient été découvertes sur des sites archéologiques dans le désert de Judée et la mer Morte entre 1963 et 1991.
Les scientifiques ont planté les graines bien conservées dans un site de recherche dans le sud d’Israël, et elles ont maintenant poussé pour devenir des plantes mesurant plusieurs pieds de haut dans certains cas.
Ces résultats – qui confirment la longévité des graines de palmier dattier de Judée – pourraient avoir plusieurs implications, selon les chercheurs.
« Cette étude offre une occasion unique de redécouvrir les origines d’une population historique de palmier-dattier qui existait en Judée il y a 2 000 ans », écrivent les auteurs de l’étude.
« Les caractéristiques du palmier-dattier de Judée peuvent éclairer les aspects de la culture ancienne qui ont contribué à la qualité de son fruit et sont donc potentiellement pertinentes pour l’amélio-ration agronomique des dattes modernes.
« Nous avons constaté, grâce à nos recherches, que beaucoup de ces plantes sont devenues très rares ou en voie de disparition. Je m’intéressais donc de plus en plus à ce qui poussait ici en Israël ».
« Certaines des choses qui poussaient ici, comme les fameuses dattes de l’Antiquité, il n’en reste plus aucune trace », a-t-elle dit. « Les dattes elles-mêmes sont très médicinales dans l’Antiquité et même aujourd’hui. »
Lorsque la région est tombée sous la domination des Romains, les dattes de Judée sont devenues très prisées dans tout l’empire, et leurs fruits ont été largement exportés et la culture des palmiers dattiers dans cette région s’est poursuivie bien après.
Mais il ne restait pratiquement plus de traces des plantations historiques, en partie à cause d’un mélange de changement climatique et de destruction des infrastructures par des vagues de conquête.
Newsweek & Israël Valley
6 palmiers dattiers de Judée ont poussé à partir de graines de 2 000 ans
(Source : JForum)
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Les frontières bibliques d’Israël retrouvées ?
Des Portugais retrouvent leur identité juive
Lire: www.comunidade-israelita-porto.org
« LA MÉMOIRE SÉPHARADE CONTINUE DE HANTER LE PORTUGAL »
Extrait d’une entrevue AVEC LE CÉLÈBRE JOURNALISTE ET ROMANCIER PORTUGAIS JOSÉ RODRIGUES DOS SANTOS PAR ELIAS LEVY (2016)
LVS : Quel regard portez-vous sur la communauté juive du Portugal d’aujourd’hui?
J.R.D.S. : Au fil du temps, la communauté juive portugaise s’est réduite comme une peau de chagrin. En 1536, alors que l’Inquisition instaurée par les monarques portugais battait son plein, quelque 400 000 Juifs furent expulsés du Portugal ou massacrés dans les colonies sous la férule du royaume portugais. Les Juifs qui restèrent furent contraints de se convertir au Christianisme.
Aujourd’hui, la communauté juive du Portugal ne compte plus qu’environ 1 500 personnes. C’est une communauté qui s’est lentement vidée.
Le gouvernement portugais a adopté en 2015 une Loi visant à redonner la nationalité portugaise aux descendants des Sépharades qui ont été bannis du pays au XVe siècle quand l’Inquisition fut instaurée.
C’est une mesure symbolique très juste, mais qui pour beaucoup de Juifs arrive trop tard.
Mais, il ne faut pas oublier que le Portugal compte dans sa population des milliers de descendants des nouveaux Chrétiens qui se sont fondus dans le tissu social. Bon nombre d’entre eux, tout en étant de fervents Catholiques, connaissent leurs origines juives ou continuent de se questionner sur celles-ci.
Dans les registres inquisitoriaux, on retrouve des noms de nouveaux Chrétiens que beaucoup de Portugais catholiques portent aujourd’hui : Henriques, Morao, Mendes, Pereira, Rodrigues, Silva, Souza, Mascarenhas, Matos, Pessoa, Preto…
Au Portugal, les mélanges entre les populations juive et chrétienne ont été très importants. Une étude réalisée dernièrement par l’Université de Lisbonne en collaboration avec l’Université de Caroline du Sud, aux États-Unis, a montré que le patrimoine génétique des Portugais est constitué à 40 % de gènes juifs.
Il est fort probable que mes ancêtres étaient Juifs. Il en de même pour Cristiano Ronaldo, joueur vedette du club de football Real Madrid. La probabilité qu’il soit demi-Juif est élevée!
Elias Levy
Des Portugais retrouvent leur identité juive
(Source : JForum)
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La Bible a t-elle raison ?
L’inscription pourrait confirmer les anciennes frontières d’Israël
Abel Beth-Maacah est mentionné à plusieurs reprises dans la Bible.
Pots trouvés à Abel-Beth-Maacah. (crédit photo: Robert Mullins) ____________________________________________________
Jusqu’où s’étendait le nord du royaume biblique d’Israël ?
Une inscription en hébreu récemment découverte pourrait confirmer que la frontière de l’ancien Israël atteignait des zones, à propos desquelles certains archéologues étaient auparavant sceptiques, confirmant ainsi le récit de la Bible.
L’inscription a été découverte sur le site d’Abel Beth-Maacah, ont déclaré au Jerusalem Post les archéologues Dr Naama Yahalom-Mack et Nava Panitz-Cohen de l’Institut d’archéologie de l’Université hébraïque de Jérusalem.
Abel Beth-Maacah est mentionné à plusieurs reprises dans la Bible.
«Ben-hadad a répondu à la demande du roi Asa ; il a envoyé ses commandants de l’armée contre les villes d’Israël et a capturé Ljon, Dan, Abel-Beth-Maacah et tout Chinneroth, ainsi que tout le pays de Naphtali », lit-on dans la première référence dans I Rois 15:20 (traduction de Sefaria.org).
Plus tard, dans II Rois 15:29, la ville figure parmi celles conquises par le roi d’Assyrie.
Comme expliqué par les chercheurs, le tell (colline) éminent a été découvert au 19ème siècle et identifié à la ville mentionnée dans la Bible en raison de son emplacement et de la ressemblance entre le nom du village arabe Abil al-Qameh qui était situé au-dessus et correspond à l’ancien nom biblique. Il est situé à la frontière avec le Liban, non loin de la frontière avec la Syrie.
“Il s’agit d’un site très vaste et bien en vue, et avant de commencer notre projet il y a huit ans, il n’avait jamais été fouillé, peut-être en raison de sa situation frontalière“, a déclaré Panitz-Cohen au Post.
Les archéologues ont souligné qu’il y a 3 000 ans, la ville était également au carrefour de différentes entités politiques, à savoir le Royaume d’Israël, le royaume Araméen et les Phéniciens, qui ne constituaient pas un État unifié mais vivaient dans plusieurs villes indépendantes (Cités-Etat) le long de la côte du nord.
Bien qu’Abel Beth-Maacah ait produit plusieurs découvertes importantes au fil des ans, y compris une œuvre d’art unique en forme de tête finement ciselée d’un homme barbu (image ci-dessus en Une)- ainsi que des figurines, des sceaux et des bocaux – aucune découverte à ce jour n’a permis aux archéologues de comprendre l’appartenance politique de la ville à l’âge du fer.
«La question que se posent les archéologues est de savoir à qui ils ont payé leurs impôts. Mais cela ne change pas nécessairement la culture, les cultes, la poterie et la cuisine de la ville. Cela signifie peut-être que les Israélites, les Araméens et les Phéniciens à cette époque, 10e et 9e siècles avant JC [E], partageaient de nombreux traits culturels », a déclaré Panitz-Cohen.
À la toute fin de la période de fouilles de l’été dernier, l’équipe, dirigée par les deux archéologues de l’Université hébraïque et le professeur Robert Mullins de l’Université Azusa Pacific à Los Angeles, a trouvé cinq pots écrasés dans un bâtiment de l’âge du fer.
Ce n’est que beaucoup plus tard, lorsque la restauratrice de l’Autorité des Antiquités Adrienne Ganur y a travaillé, qu’elle s’est rendu compte que l’un des pots comportait une inscription à l’encre, assez rare pour l’époque. Après d’autres études, le professeur Christopher Rollston de l’Université George Washington à Washington a déclaré que l’inscription comprenait le mot Lebenayau, ou «appartenant à Benayau», un nom formé par la racine Bana – qui en hébreu et dans de nombreuses langues sémitiques fait référence au concept de bâtiment – et la fin théophore «yahu» – se référant à YHWH, le Dieu des Israélites.
Yahalom-Mack et Panitz-Cohen ont expliqué que davantage de travail était nécessaire pour prouver qu’Abel Beth-Maacah faisait partie du Royaume d’Israël. Le pot aurait pu être apporté de loin et le nom écrit à un stade ultérieur, ou la ville aurait pu abriter des personnes ayant des identités culturelles et ethniques différentes.
Certaines réponses proviendront de recherches supplémentaires sur l’artefact, qui sont en cours. Par exemple, tester la source de l’argile à partir de laquelle le pot a été fabriqué.
Une question cruciale à propos de l’inscription est également liée à sa datation : les archéologues pensent qu’elle date vraisemblablement de la seconde moitié du IXe siècle avant notre ère, ou du début du VIIIe au plus tard. Si cela s’avérait vrai, l’inscription serait l’un des premiers exemples de ce type de terminaison théophorique septentrionale.
D’autres mystères entourent Abel Beth-Maacah.
Par exemple, le fait qu’ils «aient identifié des activités cultuelles, certaines uniques, qui diffèrent des expressions archéologiques d’activités religieuses sur des sites contemporains», a souligné Yahalom-Mack. Ou que jusqu’à présent, le site ne présente aucun signe de la destruction de la fin du 8ème siècle avant notre ère apportée par la conquête assyrienne, qui est mentionnée dans la Bible et a émergé sur d’autres sites de la région.
Des réponses à ces problèmes pourraient être trouvées cet été lorsque l’équipe reviendra pour une autre saison de fouilles.
«Cet été, nous allons à nouveau fouiller pendant encore un mois, en nous concentrant sur la zone et le bâtiment où nous avons trouvé les pots, entre autres contextes intrigants de l’âge du fer», a conclu Yahalom-Mack. “S’il s’avérait être un bâtiment détruit, ce sera la première destruction de l’âge du fer II que nous rencontrerons.”
Rosella Tercatin
jpost.com
Les frontières bibliques d’Israël retrouvées ?
(Source : JForum)
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