La gauche instrumentalise le concept de fascisme

La gauche a toujours besoin de s’inventer un péril fasciste pour légitimer son existence.
Février 2023. Sandrine Rousseau intente un procès en fascisme au Rassemblement national. Elle voit du fascisme partout. Pour elle, Le Pen, Mussolini, ce sont les mêmes racines politiques. Elle réactive un discours imaginaire et irréel qui réduit l’Autre au mal absolu.
14 octobre 2022. Ugo Palheta, sociologue, spécialiste de l’extrême droite, titre dans Quartier Général : « La posture des néofascistes, c’est de prétendre que le monde politique est partout dominé par la gauche ».
10 juin 2024. Hervé Nathan, journaliste, titre dans Alternatives économiques : « Alors qu’Emmanuel Macron semble avoir décidé de confier les clés du pouvoir au RN, il ne reste plus que la gauche pour s’opposer à la montée du péril fasciste ».

L’une des armes des gauchistes est le vocabulaire. Antonio Gramsci, théoricien de la guerre culturelle communiste (1891-1937), est à l’origine de l’accusation de « fascisme », mot passe-partout et excommunicateur, plus que jamais à la mode.

Dès les années 1930, dire de quelqu’un qu’il est fasciste revient à le tuer définitivement. Gramsci accuse les fascistes italiens de Mussolini, qui sont les vrais fascistes. Le fascisme, nouveau modèle totalitaire, allie totalitarisme et révolution conservatrice. Il s’agit d’une dictature à parti unique, d’une dictature au service d’un État totalitaire.

Le fascisme s’enracine dans le passé de la vieille Europe, mais est cependant un phénomène moderne. Il apparaît comme le fils du capitalisme et de ses contradictions, le fruit de sociétés bouleversées par l’industrialisation, où révolutionnaires et déclassés s’affrontent.
Un savant, disciple de Pavlov, donne au terme fascisme sa force de « réflexe conditionné politique ». L’accusation est alors vite dévoyée pour servir la cause communiste, puis gauchiste.

Avant-guerre, le Komintern (Internationale communiste regroupant les partis communistes) utilise cette accusation pour créer la légitimité démocratique du communisme, l’une des plus grandes escroqueries du politique moderne.

Ainsi, en France, au nom de l’antifascisme, est créé le Front populaire en 1936. Pour la première fois, les communistes français, des internationalistes à la solde de l’URSS, participent à une majorité gouvernementale. À cette époque, Lénine, Trotski, Staline et leurs commissaires politiques viennent d’assassiner plusieurs dizaines de millions de Russes. Les socialistes et quelques radicaux font entrer les communistes dans le Front populaire, et abreuvent les opposants de droite d’une injure : fascistes et salauds.

Le Front populaire naît d’une table ronde entre obédiences maçonniques dont le Grand Orient et la Grande Loge. Les communistes claquent la porte puis reviennent. Pour la Grande Loge, siège Antonio Coen (1885-1956), l’un des fondateurs du Parti Communiste. Léon Blum (1872-1950) a pour secrétaire Jean Mons (1906-1989), futur Grand Maître.
Léon Blum et Vincent Auriol sont les hommes des banques, et les banques financent les communistes. Jacob Schiff, la banque Kuhn, Loeb et Cie pour Lénine. Rothschild pour le journal « L’Humanité ». Des banquiers « américains » aident l’URSS.

En Espagne, le mot fasciste justifie l’intervention communiste dans les Asturies pour soutenir le gouvernement Zamora, composé de francs-maçons. Franco sort vainqueur et sauve l’Espagne du communisme. D’où la haine médiatique à son égard. Pourtant, Franco n’est pas plus fasciste que les dictateurs communistes placés dans les pays d’Europe de l’Est occupés par l’URSS… avec la complicité des capitalistes libéraux.

Yalta (4-11 février 1945), est un partage du monde entre capitalistes et communistes. Hors Staline, tous les participants sont francs-maçons, tels Churchill et Roosevelt, dont le conseiller est Rosenman, membre du B’Naï B’rith, une maçonnerie uniquement juive.
En France, après-guerre, les mêmes forces occultes reviennent. À la Libération, les communistes préparent une guerre civile. De Gaulle prend le communiste Thorez dans son gouvernement, couvre l’Épuration, quelques procès, mais cent mille morts sans procès. De Gaulle donne un immense pouvoir syndical à la CGT dans les entreprises nationalisées, laisse faire les francs-maçons et les communistes à l’école et dans les médias. De Gaulle abandonne le culturel aux communistes. C’est cautionner le plan de Gramsci.

Le rêve communiste de dominer le monde est emporté par la guerre froide. Après la mascarade de la « chute du mur de Berlin », Gorbatchev réussit la réconciliation entre libéraux et communistes, alliance qui porte le nom de mondialisme, alliance des deux branches révolutionnaires et démocratiques.
Le mondialisme réunit les libéraux, les socialistes, les communistes, et les gauchistes, même si tous ces révolutionnaires font semblant de ne pas être toujours d’accord. Mais tous s’accordent pour propager la révolution progressiste : le sexe, le genre, le transhumanisme, pour LGBTiser la société. Tous diabolisent les opposants et les traitent d’extrême droite et de fascistes.
Les uns commentent le libéralisme économique et les vertus supposées de la mondialisation. Les autres inventent un alter-mondialisme, version gauchiste, post-communiste, du mondialisme.

Les forces occultes veulent soumettre l’humanité à un gouvernement mondial entre leurs mains. Elles le proclament ouvertement depuis bientôt trois siècles (depuis le discours du chevalier de Ramsay en 1737). Tous les faits historiques montrent qu’elles œuvrent en ce sens.
Cette marche vers le mondialisme se réalise parce que les cerveaux ont été lavés par les adeptes de Gramsci, parce que les esprits ont été « pavlovisés » par le gauchisme. Les médias contrôlés par les francs-maçons font le lit de la pensée unique politiquement correcte.
Tous les médias et les universitaires sont désormais au service de la révolution communiste. Tous les médias sont gauchistes et mondialistes. Le communiste Gramsci a gagné.

Le gauchisme est ébauché par l’école de Frankfort, école juive fondée en 1923 pour combattre le national-socialisme et lui opposer le cosmopolitisme. Herbert Marcuse, le plus grand de cette école (1898-1979), donne une véritable structure au gauchisme, et conçoit le gauchisme en tant que doctrine politique. Le gauchisme est l’extrême gauche de l’extrême gauche. Il reprend les accusations de fascisme pour éliminer toute opposition. Et il ajoute de nouvelles calomnies : racisme, sexisme, homophobie, xénophobie, transphobie. On ne débat plus, on ne discute plus, on dénigre, on diffame, on salit.

Dans les années 1980, la gauche se sert de Le Pen pour diviser la droite. Mais il faut aussi museler et évincer le perturbateur. Le Pen, ses proches, ses électeurs sont des fascistes en puissance, infréquentables. On parle de « peste brune ». Les prétendants de « droite » doivent prêter le serment des B’Naï B’rith, l’interdiction de toute alliance électorale avec le Front national.

Toutes les propositions de lois du Front national sont rejetées avec l’aide de la « droite ». Il en sera ainsi jusqu’au printemps 2024, date à laquelle le Rassemblement national remporte les élections européennes et rallie une partie de la droite, suite à la dissolution de l’Assemblée par Macron, et en vue des élections législatives. Parallèlement, socialistes, communistes, « Insoumis », écologistes, extrême gauche se réunissent sous la bannière réactivée Front populaire, malgré des divergences fondamentales, et rédigent un programme social-démocrate. Toute la gauche reprend le slogan du fascisme et manifeste violemment dans les rues des grandes villes, montrant par bien des aspects que c’est elle, la gauche, qui fait preuve de fascisme. Avec l’aide des antifas, véritables fascistes.

Les médias et les gauchistes diabolisent les opposants au projet mondialiste de la superclasse mondiale. Le bûcher médiatique prélude au bûcher judiciaire.
Comme l’a montré George Orwell, tous les systèmes totalitaires mettent en scène l’accusation du méchant, incarnation du mal. Dans « 1984 », il s’agit du « quart d’heure de la haine » où chacun exécrera la figure diabolique d’Emmanuel Goldstein, l’ennemi du Peuple et du Parti. La post-démocratie actuelle, d’essence totalitaire, suit la même voie.

Les intellectuels gauchistes assimilent la critique du système mondialiste au fascisme. Argument imparable mais fallacieux. Pour justifier un projet totalitaire, les intellectuels gauchistes noircissent l’histoire de l’Europe, de la France, d’où la promotion de la repentance permanente des « heures sombres de notre histoire ». Les oligarques français concourent à cette repentance initiée aux États-Unis.

Les médias, inquisiteurs, chasseurs de sorcières, pourchassent des peuples ou des individualités qui refusent l’idéologie mondialiste totalitaire. Diabolisation des États, des chefs d’État, des responsables étrangers, qui font obstacle au projet. Diabolisation des responsables populistes en Europe, aux États-Unis. Diabolisation de « l’extrême droite » en France. Diabolisation des mouvements identitaires ou patriotes. Diabolisation des peuples voulant préserver leur identité. Diabolisation du protectionnisme, des frontières, du Brexit… Il faut se plier à l’agenda mondialiste, sous peine de sanctions ou de mort sociale. Et on fait appel aux formules républicaines qui accrochent : Démocratie, Droits de l’Homme, Liberté, Égalité, Fraternité, pour attirer le bon peuple… et berner le bon peuple.

Les techniques de diabolisation rappellent les procès de Moscou : déconsidérer moralement la cible visée, ne pas lui donner la parole en défense, ériger en crime tous ses propos et ses actes, l’anéantir symboliquement, la censurer, combiner sa mise en accusation dans tous les médias.
La diabolisation, processus totalitaire, retire tous ses droits à la personne visée, et peut la remettre à la justice. Ainsi, avec la diabolisation, la médiocratie tient son triple rôle : protecteur de l’idéologie libérale-libertaire, défenseur du capitalisme financier, pilier du mondialisme cosmopolite messianique.

À cet effet, la novlangue politiquement correcte, lancée aux États-Unis dans les années 1970, s’impose partout en Occident : la langue que parle l’oligarchie, la langue des médias, des politiciens, des intellectuels, de la bourgeoisie d’État, au service de la superclasse mondiale.
La novlangue déguise une forme terroriste et totalitaire d’expression. Elle figure sous des traits séduisants la condition actuelle de l’homme occidental, une ressource humaine jetable et remplaçable. Elle ampute la perception du réel.

La novlangue escorte le renversement des valeurs, comme dans la formule d’Orwell : « La liberté, c’est l’esclavage ». Elle présente le bien comme un mal et le mal comme un bien. Elle fait croire que le patriotisme serait de la xénophobie, que la préférence nationale serait de la discrimination.
La novlangue empêche d’élaborer tout choix, toute option dangereuse pour l’idéologie dominante. Elle interdit d’utiliser certains mots, par exemple race, nation, frontières.

Avec l’outil novlangue, le monde politico-médiatique, l’Éducation nationale et l’Université essaient de rééduquer le peuple dans le sens du politiquement correct libéral – libertaire – cosmopolite. Tous doivent « penser » la même chose. L’éducation nationale enseigne surtout l’ignorance, ignorance de l’histoire, ignorance de la culture, ignorance de la langue. Une ressource humaine dépourvue de mémoire et de sentiment commun entretient sa maniabilité, sa plasticité, sa souplesse. L’Université reste un pivot et un soutien de l’orthodoxie politiquement correcte.

L’Histoire doit se conformer à l’idéologie. On fait croire aux Européens qu’ils seraient « tous des descendants d’immigrés », que l’Islam aurait énormément apporté à la civilisation occidentale. On insuffle la haine de l’identité et des ancêtres.
Dénoncer le populisme et le prétendu racisme revient à censurer l’expression populaire. Critiquer le projet mondialiste devient un fantasme, du complotisme, du conspirationnisme, une rumeur de la fachosphère. La novlangue politiquement correcte proscrit la description du monde réel, ne reconnaît pas l’homme naturel.

Les phobies dénoncées, islamophobie, homophobie, transphobie, europhobie, le sexisme signifient qu’il faut médicaliser, voire psychiatriser les opposants à l’idéologie libérale-libertaire.
On dénonce des propos inacceptables, sulfureux, nauséabonds. On signale des dérapages, des extrémismes. On cherche à disqualifier pour éviter tout débat, toute confrontation saine et juste.

Quoi de plus facile que fasciste et nazi pour déconsidérer et déprécier une personne !
La méthode de Gramsci et l’idéologie de Marcuse l’emportent parce que le peuple ne fait pas l’effort de contester la « vérité » officielle.

Jean Saunier

Source : RIPOSTE LAÏQUE – La gauche instrumentalise le concept de fascisme

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