Nouvelle-Calédonie et statistiques ethniques : la France prise à son propre piège

Les statistiques ethniques, c’est mal. C’est raciste. Tout le monde sait qu’il n’y a aucune différence entre un caniche toy et un doberman. Les « valeurs ripoublicaines » interdisent de discriminer.

L’ennui, en Nouvelle-Calédonie, c’est qu’un code électoral à géométrie variable, définit qui est qui. Qui a le droit de vote et qui ne l’a pas. Et ce sont les bolchos allumés de LFI qui exigent maintenant des statistiques ethniques sur le «caillou». Imaginez le tollé en métropole si Reconquête! défendait une telle mesure !

En fait, la CNIL soumise au pouvoir politique et le Conseil d’État rampant aux pieds du gouvernement, ont admis en 2009 une dérogation. Faisant de l’appartenance ethnique en Calédonie « une cause d’intérêt public » (sic). Problème : les humains ne sont pas des statues de marbre. Les populations évoluent. Mais ceux qui se sentent avantagés veulent que rien ne change. Tandis que ceux qui se croient brimés cassent tout, pensant mieux se faire entendre. Avec une dose de voyoucratie par dessus pour pimenter le tout.

Il ne s’agit pas de chercher des excuses aux émeutiers. Mais à force de voir à la télé des casseurs et des pillards impunis en métropole, et comme l’été dernier des flics condamnés pour avoir neutralisé le voyou Nahel, cela encourage les racailles locales… Alors « climat de guerre civile » ? N’exagérons rien ! Guère plus qu’en France lorsque « les petits anges expriment leur mal-être » comme ils disent à la télé.

Le piège est lui même miné par les métissages

En 2019, on dénombrait 41% de Kanaks, des Mélanésiens que l’on confond en métropole avec les Austronésiens, 24% de Caucasiens, 12% d’Austronésiens (Polynésiens, Wallisiens et divers archipels) et 23% de « autres » qui englobent des Asiatiques et des métis de tout poil. Encore heureux que sur 270.000 habitants, il n’y ait que 3.000 mahométans qui savent rester discrets.

Il faut savoir que, l’appartenance ethnique repose sur une déclaration des intéressés. C’est très subjectif et cela dépend autant des références culturelles que des phénotypes. Environ 10% de la population refuse de se déclarer. Et autant se définissent « autres ».

Les indépendantistes et leurs copains gauchistes de métropole sont de très mauvaise foi car la Nouvelle-Calédonie a déjà un statut d’autonomie, proche de l’État associé.

Il faut vraiment être borné et abruti comme un gauchiste de LFI pour y voir une colonie à l’ancienne. D’abord on y affiche des emblèmes identitaires qui ne sont pas ceux de la métropole. Un drapeau, un hymne, une monnaie différente. Après on peut toujours discuter sur la présence du « Haut Commissaire », gouverneur colonial relooké, mais son poids dans les affaires locales est relativement léger.

Quant à l’argument du nickel qui inciterait les colons à rester pour exploiter les pauvres indigènes… Ce minerai est extrait par des multinationales qui se retirent les unes après les autres car les coûts de production sont trop élevés malgré des subventions du gouvernement français pour maintenir l’emploi. Quand l’Indonésie produit dix fois plus de nickel que la Nouvelle-Calédonie à des coûts beaucoup plus bas.

Depuis 1998, la gouvernance de la Nouvelle Calédonie est régie par des institutions assez semblables à celles de la Polynésie (qui s’en sont inspirée en 2004). Outre les provinces et communes qui s’administrent librement par des assemblées élues au suffrage universel, les citoyens calédoniens élisent à la proportionnelle pour 5 ans un « Congrès » de 54 députés.

Ne craignant pas le cumul des mandats, les élections au Congrès sont automatiquement liées à celles des représentants aux assemblées des trois provinces, qui disposent de larges pouvoirs d’initiatives locales. Les Kanaks n’y sont pas sous représentés. Et nombre d’entre eux tiennent à rester français, et le disent, ce que cachent les médias gauchards.

Le Congrès choisit en son sein une dizaine de ministres constituant le gouvernement local avec un président et un vice-président. Disposant d’administrations territoriales, les ministres sont compétents en matière budgétaire et fiscale, sanitaire, agricole, pour la poste, les transports, la douane, le droit du travail, les équipements collectifs et de voirie, les initiatives touristiques et sportives. Mais aussi l’immigration des étrangers.

Les ministres sont associés à un conseil économique et social et, particularité locale, un sénat coutumier de 16 membres cooptés, compétent d’office pour toutes les mesures concernant l’identité et la culture kanak.

Des « lois de pays » sont élaborées par le gouvernement et soumises ensuite au Congrès. Certes, le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel peuvent avoir leur mot à dire, mais pas plus qu’avec les textes votés en métropole. En outre, la coutume l’emporte assez souvent sur le code civil français, dans le règlement des différends locaux, famille, foncier, travail, voisinage, tant que l’ordre public n’est pas menacé.

On est loin de l’oppression coloniale dénoncée par les gauchistes, le crétin Aphatie en tête qui pontifie sur un sujet dont il ignore tout… Tandis que la grosse Panot, qui ne doit pas savoir situer la Calédonie mieux que la « Palestine » sur une carte, parle de « fait colonial indéniable». Chez les gens de son espèce, « indéniable » est un qualificatif de prédilection. Une fois qu’ils l’ont prononcé, nul n’osera émettre un avis contraire. Seul un affreux facho peut risquer l’opprobre unanime.

A priori, la révision des listes électorales semble réaliste et raisonnable.

Initialement, il était prévu que les élus locaux s’entendent sur une nouvelle donne électorale. Macronescu voudrait faire voter 25.000 électeurs supplémentaires présumés anti-indépendantistes, en intégrant dans les listes électorales tous les résidents depuis au moins dix ans.

À part que la définition des « résidents » reste sujette à caution. Il y a déjà eu des manipulations de listes dans un passé récent… Va-t-on compter les fonctionnaires et les militaires qui ont une adresse administrative sur le caillou où ils ne résident pas forcément ? Va-t-on compter les Wallisiens et les Tahitiens à qui on a accordé des privilèges commerciaux afin qu’ils y conservent, eux aussi, une adresse non pérenne sinon fictive ? Va-t-on radier les Kanaks qui ont changé d’île sans en référer aux autorités ? Tout ça, hélas, c’est du déjà vu. 

La révision des listes électorales pouvait être réalisée calmement si on s’y était pris en consultant les élus, après recensement, au lieu d’attendre le dernier moment pour procéder par voie autoritaire, la seule que connaît Macronescu. Et pas n’importe comment. Par une loi constitutionnelle votée en Congrès à Versailles, modifiant la constitution française de façon cavalière sinon inopportune et à la limite de la légalité. Même l’impassible sénat déplore la méthode.

Tiens, pour ça, Fabius le sourcilleux cerbère du juridisme, n’a pas moufté. Pourtant, distribuer le droit de vote aux uns et le retirer aux autres de façon arbitraire, à l’ancienneté, ce n’est pas très conforme aux grands principes ripoublicains. Même si on peut rêver de faire pareil en France pour assécher le réservoir des électeurs de substitution de LFI.

Une entente négociée entre les différentes composantes de la société calédonienne aurait été possible si le führer de poche avec son autoritarisme et son arrogance légendaires n’avait mis en demeure les élus d’obtempérer dans les plus brefs délais… Même à l’autre bout du monde, ce minable ne sait rien faire d’autre que semer la zizanie.

La Calédonie pourrait s’inspirer des « zones décalées » du Fenua (qui n’existent pas officiellement) pour calmer les esprits

Dans le secteur où je réside, qui fut longtemps tapu (les Popaa disent tabou) les déserteurs des navires, les brigands recherchés, les bannis de leur village et les persécutés politiques de France et d’ailleurs, venaient trouver refuge. Une jungle impénétrable. Des récifs sournois. Des glissements de terrain. Une terre tropicale de non droit où je me complais. Il existe toujours une barrière invisible que les flics n’osaient pas franchir pour exiger les ausweis covidesques.

Il en est résulté une population pittoresque, libertaire et individualiste, allergique à toute autorité, avec de superbes rousses aux yeux verts et à la peau pain d’épices, et de magnifiques brunes typées aux yeux bleus, portant des noms à consonance polonaise, anglaise ou germanique. Et si elles ne sont pas farouches, la plupart ne ratent pas la messe du dimanche, pour la musique, avant de faire une halte au maraé afin de s’assurer de la bienveillance des anciens dieux.

Sur une autre île où j’ai vécu il y a quelques années, la tavana (mairesse) était chauffeur de taxi. Sans licence, ni patente, ni assurance, ni même permis de conduire ! Les flics qui le savaient avaient ordre de fermer les yeux. Sinon, on les rappelait en métropole, et adieu les primes d’éloignement… Il faut dire que cette île restait un des foyers de l’indépendantisme et l’on voulait absolument éviter les incidents.

Laxisme peut-être ? Mais les revendications indépendantistes ont été apaisées dans la mesure où la présence de la France n’était plus perçue comme un étouffoir. Et si le Tavini (parti indépendantiste) a gagné les élections, plus grand chose ne le différencie des autonomistes qui demandent seulement quelques ajustements du statut. Alors pourquoi ne pas calmer le jeu de la même manière en Calédonie ?

Christian Navis

https://climatorealist.blogspot.com/

Source : RIPOSTE LAÏQUE – Nouvelle-Calédonie et statistiques ethniques : la France prise à son propre piège

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