Il faut gagner les législatives et exiger la démission de Macron dans la foulée

La dissolution arrive peut-être un peu tôt, mais les autres partis sont sans doute encore moins préparés à cette situation que le RN. Reste l’essentiel. Il va falloir se battre pendant trois semaines pour convaincre les Français qu’il est grand temps de changer de cap, de stratégie, de mode d’action et de logiciel comme aime à dire un animateur de CNews.

Mais il y a une certitude, c’est le piège de l’exercice du pouvoir mis sous tutelle d’un Président qui sera le premier opposant au Premier ministre et sous l’emprise d’un Conseil constitutionnel dont le président a déjà annoncé qu’il s’opposerait de toutes ses forces aux projets du RN.

En ces circonstances, il faut être fou pour accepter d’être simplement au gouvernement sans provoquer une présidentielle indispensable afin de tourner définitivement la page de l’époque catastrophique de la présidence Macron. Il y a aussi à changer les institutions qui tyrannisent la souveraineté populaire du législateur.

Il y a donc trois choses à faire et obtenir :

1. Gagner magistralement ces élections en espérant avoir la majorité absolue, ce qui suppose un peu de modestie, des alliances et du pragmatisme avec des élus locaux de différents partis sur le terrain qui auront besoin de l’appui des électeurs RN et Reconquête pour être élus. On peut penser à des élus LR par exemple. C’est d’abord un vœu, mais c’est aussi un travail dans les semaines à venir ; car le pire serait une victoire à la Pyrrhus, une majorité relative et un pays bloqué ;

2. Exiger la démission de Macron dans la foulée, car avec une majorité absolue, un parti présidentiel obtenant sans doute quelques dizaines d’élus, loin derrière les alliances de gauche, son maintien n’aurait pas de sens. Il est hors de question de gouverner deux ans et de se laisser piéger par une présidentielle en 2027 qui sera compliquée. L’épreuve du pouvoir dans ce contexte ne sera de toute façon pas facile. Il faut un vrai mandat de 5 ans et ne pas hypothéquer les chances de changer en profondeur le pays en ayant les mains libres sur un quinquennat. C’est le piège de Macron ;

3. Organiser immédiatement un référendum visant à modifier la Constitution sur deux points qui sont les verrous de la prison dans laquelle la France est enfermée. Sans cela, tout sera vain. Le premier point, faire des avis du Conseil constitutionnel de simples avis consultatifs non contraignants, car le dernier mot doit rester au souverain, c’est-à-dire aux législateurs. Cette réforme est d’autant plus essentielle que toutes les dernières décisions de ce Conseil démontre qu’il s’opposera et invalidera toutes les lois qui introduiront des durcissements qu’il ne veut pas envisager. Et pour cette même raison, il s’agit de desserrer l’étreinte insupportable des normes et directives internationales et européennes. Aucun texte ne peut contraindre ou s’opposer aux textes législatifs successifs qui sont supérieurs en droit à toutes décisions internationales.

Ces trois conditions sont simplement essentielles. Ce sont les bases d’un nouveau départ pour 5 ans de souveraineté politique et législative avec un nouvel exécutif. Si d’aventure le RN laissait le jeune Bardella aller au front, comme Chirac en son temps contre Mitterrand, la bataille sera perdue. Ne pas surestimer ses forces, savoir que certaines conditions institutionnelles et politiques sont cruciales. Il faudra y penser le 30 juin et le 7 juillet. Mais la France mérite autre chose que des ultimes petits calculs politiques d’un parti qui suscite autant d’espoir que son échec nous assurerait d’un dégoût profond du politique qui sonnerait l’ouverture probable de l’ère des soulèvements prophétisés par le sociologue Maffesoli.

Pierre-Antoine Pontoizeau

Source : RIPOSTE LAÏQUE – Il faut gagner les législatives et exiger la démission de Macron dans la foulée

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