Jeux olympiques : à Marseille, les délinquants dealers aussi se préparent

@Florian Wehde/unsplash
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Les Jeux olympiques de Paris 2024 débutent dans un mois. Les athlètes du monde entier s’entraînent et les villes qui accueillent des épreuves bouclent les derniers préparatifs. De leur côté, les dealers de la cité phocéenne sont aussi à pied d’œuvre. Ils se préparent et organisent leur business pour le grand événement à venir.

Les narcotrafiquants veulent profiter de la compétition sportive au même titre que les restaurateurs, les hôteliers et les autres commerçants. À l’occasion de la réception des épreuves de voile et de certains matchs de football dans la deuxième ville de France, ils vont procéder à quelques ajustements. Le premier concerne les prix. Pour les touristes, ils pourraient être revus à la hausse, comme l’indique à BV Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police : « Il va y avoir davantage de public, donc il y a des chances qu’ils vendent plus cher, notamment aux touristes. ».

Des dealers bien organisés

Une intuition confirmée par un dealer du centre-ville au micro de BFM TV : « On ne va pas se mentir, à Marseille, les touristes, on leur vend plus cher, ils ne s’y connaissent pas trop. C’est pour ça, aussi, que les JO sont attendus à Marseille. Par exemple, un 30 (euros), tu peux lui vendre comme un 50 (euros). On se fait un peu de sous sur eux ! » Sur ce point, les consommateurs locaux ne devraient pas être impactés.

En revanche, ceux qui utilisent Ubershit, un système de livraison de drogue à domicile qui, selon le policier, s’est considérablement « développé après l’opération Place nette XXL », devraient rencontrer d’autres désagréments à l’occasion de la compétition. Ils ont d’ores et déjà été prévenus que les délais de livraisons pourraient être allongés en raison d’une forte demande. Les dealers sont prévenants.

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Ils seront aussi avenants, puisqu’ils envisagent de vendre leur marchandise à la sauvette dans les zones très fréquentées comme autour du Vieux-Port ou de la gare Saint-Charles. Si les touristes ne savent pas où se procurer leurs doses de stupéfiants, elles viendront à eux. Preuve que les trafiquants ne comptent pas passer à côté de clients potentiels. Preuve, également, qu’ils ne craignent pas grand-chose.

Ils n’ont pas tort. Pendant les Jeux olympiques, si ce n’est aux abords des lieux de compétition, il y a de fortes chances qu’ils ne soient pas inquiétés. Rudy Manna confie : « On va essayer de continuer à lutter contre ça avec les effectifs qu’on aura, mais on a beaucoup de policiers qui vont être pris pour des missions directement en lien avec les JO. » Il précise : « En fonction des événements, ce ne sera pas la priorité. On va parer au plus pressé. C’est l’actualité qui va décider. »

Des policiers qui parent au plus pressé

Pour la police, la sécurisation de la compétition est une charge de travail importante. Avec l’ajout des élections législatives anticipées au calendrier, les forces de l’ordre se sentent véritablement submergées. Dans ce contexte, la lutte contre le narcotrafic passe au second plan.

Dans une ville comme Marseille, plaque tournante de la drogue où la lutte contre le trafic devait être une priorité, l’obligation matérielle de lâcher la bride aux dealers durant l’été ne dit rien qui vaille, elle témoigne du dépassement des institutions en matière de maintien de l’ordre. À quelques jours des législatives et des Jeux olympiques, cela ne présage rien de bon.

Sarah-Louise Guille

Source : BOULEVARD VOLTAIRE – Jeux olympiques : à Marseille, les délinquants dealers aussi se préparent

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