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Nous avons eu le plaisir d’entrer en contact avec un personnage iconoclaste comme nous les aimons, Nicolas Vidal, fondateur du média en ligne Putsch, et auteur d’un livre “Médias le grand errement”, qui se livre à un réquisitoire sévère contre ce que sont devenus les grands médias et les grands chroniqueurs français…
Riposte Laïque : Vous êtes journaliste. Vous venez de publier un livre, « Médias, le grand errement », 3 ans après avoir lancé « Putsch », un média internet qui se veut irrévérencieux. Avant d’approfondir ces questions, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, qui ne vous connaissent pas tous ?
Nicolas Vidal : Je suis autant journaliste qu’entrepreneur dans les médias. J’ai fondé seul avec très peu de moyens, et sans carnet d’adresses, BSC NEWS en 2007 depuis un petit appartement, un média culturel qui a défriché le champ du web et de la culture.
À cette époque-là, pas de French Tech, pas d’aides, pas d’émulations politiques autour de ces initiatives, des réseaux sociaux balbutiants, et très peu de considération pour les jeunes médias qui se lançaient. Nous étions bien peu nombreux à l’époque et livrés à nous-mêmes.
J’ai donc appris sur le tas la création d’un pure-player ainsi que la constitution et l’affirmation d’une ligne éditoriale. Néanmoins, ma conviction était qu’il fallait renouveler les sujets et porter des voix culturelles que l’on n’entendait pas sur les grands médias mainstream. Le pari fut plutôt réussi car de nombreux lecteurs se sont intéressés aux interviews et aux articles que je proposais alors même que certains me promettaient l’échec et le désastre.
Restait tout de même la question centrale du financement et des abonnements. Ce fut un long mais passionnant apprentissage partagé entre une conviction éditoriale et une nécessité de pouvoir tenir cette très jeune entreprise à l’équilibre. Cette aventure a duré jusqu’en 2017, date à laquelle j’ai commencé à réfléchir au projet Putsch, poussé par mon agacement à voir disparaître inexorablement les voix discordantes, les avis à contre-courant des grands médias.
En somme l’ostracisme délibéré d’une certaine partie de la classe médiatique à l’endroit du pluralisme des voix m’a paru insupportable. De la bien-pensance des bouches autorisées, nous avons lentement erré vers une police de la pensée qui n’acceptait plus les avis contraires et les analyses qui ne correspondaient plus à une doxa médiatique. Aujourd’hui Putsch.Media vient de fêter ses trois ans et la chaîne YouTube Putsch Live lancée au cœur du premier confinement vient de dépasser les 62 200 abonnés et les 6,6 millions de vues, alors que l’écosystème de la presse est en très grande difficulté. Il n’y a que regarder le nombre de médias qui licencient et ferment tous les jours. Chaque jour de gagné est donc une victoire.
Riposte Laïque : Vous ne paraissez pas faire partie du sérail des journalistes. Avez-vous malgré tout une carte de presse ? Pourquoi n’avoir jamais voulu rentrer dans une rédaction de média traditionnel, que cela soit en presse régionale ou nationale ? Beaucoup de personnes moins talentueuses que vous y réussissent.
(©Laetitia Kalafat
Nicolas Vidal : La question mérite d’être posée. Effectivement, je n’ai fait aucune grande école de journalisme car j’ai toujours préféré faire cavalier seul. Et mes études générales se sont réduites au strict minimum. J’ai toujours éprouvé, pour les cadres rigides, une grande défiance.
Ce qui m’a permis d’une part grâce à mon père d’apprendre à réfléchir par moi-même, de me poser des questions et d’autre part, de ne pas être malaxé par un enseignement profondément idéologique pour rentrer dans le moule.
Pour être honnête, je n’ai jamais fait de démarches auprès d’autres médias car j’ai toujours voulu avoir la main sur ce que j’entreprenais et la façon dont il fallait le faire. J’ai toujours voulu avoir une liberté totale pour choisir mes invités, mes sujets et mes articles. Entrer dans un média comme salarié aurait mis fin à cette liberté essentielle. Entre le sérail et la routine, j’ai choisi l’indépendance et la liberté de ton. Mais cela m’a valu beaucoup d’indifférence de la part de certains.
Concernant Putsch.Media, le média a un numéro CPPAP délivré par le ministère. Personnellement, je n’ai pas de carte de presse car je n’y vois aucun intérêt. À titre d’anecdote, lorsque j’ai lancé Putsch et que cela a commencé à se savoir, une vingtaine de journalistes qui travaillaient au sein de médias nationaux (publics et privés) en poste fixe m’ont sollicité spontanément pour me proposer leurs services, prêts à quitter leurs médias. Sans moyen financier, cela était impossible. Mais cela ne m’a finalement surpris qu’à moitié car la raison qui revenait sans cesse, c’était le fait que certains sujets étaient interdits dans de grandes rédactions et pouvaient vous valoir des récriminations acerbes, juste pour les avoir proposés en conférence de rédaction.
Ce n’est pas ma conception du devoir de la presse à informer. La charte de Munich a été bannie de très nombreuses rédactions sous les coups de boutoir de l’idéologie. Putsch est né de cette contre-idée.
Riposte Laïque : Parlez-nous de Putsch. Pourquoi ce nom, pourquoi avez-vous lancé ce média, quels sont ses objectifs, et comment le rentabilisez-vous, pour qu’il ait les moyens de continuer ?
Nicolas Vidal : J’ai constaté au fil des années une dégradation brutale du rôle crucial de la grande presse à faire vivre la démocratie.
Encore plus depuis que nos élites politiques ont fait sédition avec une grande partie des Français. L’un des faits marquants réside pour moi sur le référendum du traité constitutionnel de Lisbonne où il n’y a jamais eu en réalité des débats politique équilibrés dans les grands médias afin de débattre sur ce traité terriblement important pour l’avenir de notre nation. Il y a eu une quasi-unanimité de la grande presse à pousser pour le « Oui » poussé par prosélytisme violent. Par idéologie mondialiste uniquement.
Et ceux qui ont eu l’outrecuidance de remettre en question l’intérêt de ce traité pour la France, ont été mis au banc de l’espace médiatique. Ils ont été accusés de nationalisme et considérés comme les petits soldats du repli sur soi et de « la France moisie ». Cerise sur le gâteau, malgré le battage médiatique pro-traité, les Français ont voté majoritairement contre. En 2008, Nicolas Sarkozy dézingue définitivement la souveraineté des Français et laisse s’engouffrer une défiance puis un rejet populaire qui n’a cessé de croître ces dernières années. Ce viol démocratique pèse encore très lourd aujourd’hui. Suite au Congrès de Versailles de 2008, les grands médias ne se sont pas trop épanchés sur ce déni de démocratie. Erreur fatale.
Ce déséquilibre de plus en plus inquiétant sur de très nombreux sujets m’a poussé à lancer Putsch afin de tenter à mon échelle de proposer aux lecteurs qui le voulaient de remettre le débat au centre de la société, sans idéologie et sans préjugé. Le financement d’un média indépendant est de plus compliqué à trouver. Le faire vivre tient à l’exercice d’une survie quotidienne pour ne pas disparaître. Plusieurs investisseurs sont venus aux nouvelles avant la crise du covid-19 mais aucune discussion n’a abouti. Putsch n’était pas assez mainstream ou trop franc-tireur ou pas assez rentable. Cela a renforcé ma conviction que seuls les lecteurs et plus largement une partie des citoyens ont les clés de la survie de la presse indépendante en la soutenant et à s’abonnant. Et je le dis, en tenant un média indépendant à bout de bras, il est impossible de faire partie des 1 % ou même de s’enrichir. C’est un sacerdoce qui coûte beaucoup, humainement et financièrement.
Riposte Laïque : Vous paraissez avoir été très marqué par l’expérience des Gilets jaunes, et le traitement médiatique hostile que ce mouvement a subi. Cela vous a-t-il vraiment surpris ?
Nicolas Vidal : Oui, car il marque un point de bascule de notre histoire contemporaine. Le traitement médiatique à charge des Gilets Jaunes a fait apparaître au grand jour la sécession d’une élite médiatique qui partage en tous point les vues, les objectifs et les intérêts d’une classe politique qui a excommunié la nation et le peuple de son logiciel pour se jeter dans les bras de la mondialisation à marche forcée. En réalité, on y a vu un mépris profond du peuple qui ne se cachait plus. En réalité, ce fut le retour d’un affrontement entre les « élites kérosènes » de Michéa contre « la France des déplorables » de Christophe Guilluy. Les uns, les Gouvernants, militent pour un effacement sans condition de la nation et de ses citoyens pour passer dans une ère sans-frontiériste, libre-échangiste, une société fluide où les individus sont arrachés à leur identité pour être plongés dans le grand bain tiède du consumérisme. C’était la promesse mensongère de la mondialisation heureuse qui en réalité, a été le massacre des classes moyennes et l’exécution en règle de notre identité.
Et les autres, les Gilets jaunes, les Gouvernés en se soulevant, ont crié au grand jour leur refus d’être concassés par cette politique mondialiste dont ils sont les grands perdants. Ils ont réclamé de toutes leurs forces un retour de la voix du peuple, de la souveraineté et de la nation. Réduire ce mouvement à une fronde contre la taxe diesel est l’appréhender par le petit bout de la lorgnette;
Les grands médias par l’intermédiaire de certains de leurs célèbre éditorialistes et journalistes avaient déjà choisi, par idéologie le camp des vainqueurs de la mondialisation parce qu’ils ont les moyens financiers, le carnet d’adresses, le réseau, les connexions et surtout parce que la nation n’est plus qu’un logo qu’ils voient se refléter sur le plastique de leur carte d’identité.
Ces grands médias ont participé à ce néolibéralisme autoritaire qu’Emmanuel Macron incarne parfaitement. Et les Gilets jaunes en sont l’absolu et légitime antithèse. Il n’y a qu’à voir comment les Gilets jaunes ont été traités sur de nombreux plateaux TV & radio avec beaucoup de condescendance, d’attaques et de mépris, seul contre tous.
Riposte Laïque : Comment expliquez-vous que ces Gilets jaunes, que vous défendez avec beaucoup de passion, n’aient jamais abordé l’immigration et ses conséquences dans le quotidien des Français, et se soient laissés instrumentaliser par la gauche et l’extrême gauche, qui pourtant les insultaient au début du mouvement ?
Nicolas Vidal : La parole des Gilets jaunes a été d’une part extrêmement caricaturée. Et souvenez-vous tous les accusations dont ils ont été l’objet dès le début du mouvement : séditieux, factieux, nationalistes… Leurs revendications ont été tout autant raillées, moquées, démontées. On les a réduits à des individus « qui fument des clopes et qui roulent au diesel ».
Sur le sujet de l’immigration, les Gilets jaunes avec qui j’ai pu discuter librement de ces sujets avaient bien en tête qu’aborder le thème de l’immigration serait un formidable angle d’attaque pour décrédibiliser violemment le mouvement dès le début. Il faut noter aussi que certains « Gilets jaunes historiques » avec qui j’ai pu discuter venaient d’obédience politiques très diverses : du Parti communiste au RN. Cela m’a beaucoup frappé. Concernant la question de l’immigration, l’analyse reposait essentiellement sur un sentiment d’injustice et d’invisibilisation de cette France périphérique par rapport aux quartiers populaires et aux zones appelées pudiquement sensibles. Ainsi, les griefs portaient sur l’injustice et en aucun cas sur la xénophobie que certains se plaisaient à y voir.
Ensuite est venu le temps de l’extrême gauche et de la gauche, au fil des manifestations, mais je ne crois pas que ce soit là le point essentiel, car la récupération n’a eu que très peu d’impact sur des Français qui avaient appris à vomir consciencieusement la politique durant toutes ces années.
Ce qui a brisé le mouvement des Gilets jaunes, en premier lieu, resteront les violentes répressions de tout ordre. Car les Gilets jaunes de la première heure, effrayés par ces répressions, sont rentrés chez eux et ont été remplacés par les black blocs et les antifas. Je n’ai jamais cru à la récupération massive.
Riposte Laïque : Vous publiez donc, de manière audacieuse, un 1er avril, un ouvrage intitulé « Médias, Le grand errement ». On présente ce livre comme une charge sévère contre les journalistes. Que reprochez-vous principalement à vos confrères ?
Nicolas Vidal : Ce livre a été surtout écrit pour tirer la sonnette d’alarme. Ce qui m’a frappé dès le début des Gilets jaunes, c’est l’emploi systématique de l’appellation fleurie de « merdias ». C’est un basculement absolument fondamental qui cristallise d’une part la perte de confiance dans les médias mais, plus gravement, l’idée que les grands médias seraient passés dans le camp d’en face, dans le camp des vainqueurs, en somme du côté du pouvoir. Cela représente une négation totale de leur légitimité à informer. Ainsi, de leur rôle fondamental pour faire vivre la démocratie et le débat, ils ont pour la plupart abondé dans le sens de nos élites sur l’ensemble des sujets politiques et économiques. En réalité, ils poursuivent les mêmes intérêts afin de maintenir à flot cette société dont ils bénéficient et qui leur rapportent.
Mais c’était sans compter sur le retour du peuple qu’ils avaient évacué de l’équation. Je reproche donc aux grands médias et à certains éditorialistes de premier plan d’avoir promu dans le paysage médiatique une bien-pensance qui a laissé place petit à petit une police de la pensée. C’est ainsi qu’ils ont écorné l’âme de la France et des Français, créant une fracture si profonde qu’elle n’annonce rien de bon. Alors même que les paroles politiques et publiques sont délégitimées, le grand errement des médias a porté un coup meurtrier à la démocratie dans ce pays. Et empiler les services de Fact-Checking pour traquer les fakes news depuis Paris et s’en gargariser est au mieux une grossière erreur d’analyse, au pire une obsession à traquer tous les avis divergents. Car il m’apparaît aujourd’hui qu’on ne cherche plus à rétablir la valeur factuelle d’une information mais bien à démolir tout ce qui n’apparait pas sur la carte routière de la pensée autorisée où les contrôles sont de plus en plus intensifs et invasifs.
Riposte Laïque : Vous vous présentez comme un journaliste souverainiste. Pensez-vous que la grande majorité de vos confrères soient simplement opportunistes, et que d’autres cachent leur souverainisme, pour survivre, ou bien qu’ils sont, majoritairement, vraiment convaincus de la pertinence de l’européisme et du mondialisme ?
Nicolas Vidal : Comme je le disais plus haut, je crois qu’une élite dans les médias, celles et ceux qui sont confortablement rémunérés, ont tout intérêt à maintenir ce monde en l’état car ils sont les gagnants de cette mondialisation et de cette inclinaison néolibérale ou les plus forts gagnent inlassablement. Tout cela sur un fond d’endogamie assez prégnant qu’il est de plus en plus difficile de dissimuler, à laquelle on peut ajouter une déconnexion effrayante avec le pays. Un exemple : de grands éditorialistes sont péremptoires pour imposer l’ouverture au monde au reste de la population alors qu’eux-mêmes sont pour certains barricadés dans de vastes appartement dans les beaux quartiers de la capitale et que leur monde n’est fait que de digicodes, de grilles, de frontières, d’écoles privées, de passe-droits et de réseaux hermétiques.
D’ailleurs vous trouverez des exemples de quelques éditorialistes qui ont passé le pas pour rejoindre les arcanes de la politique ces dernières années généralement sous les ors du parti au pouvoir.
J’ai parlé à ce propos du traitement des Gilets jaunes contre cette France périphérique délibérément invisibilisée pendant des années. Mais il faut savoir rester mesurer et ne jamais oublier que dans ces grands médias il y a de très nombreux journalistes, pigistes et JRI qui représentent les prolétaires de ce secteur, envoyés sur le terrain, certainement plus au contact des réalités, moins déconnectés. Mais l’impératif économique de garder son job oblige la plupart d’entre eux à faire leur travail sans exprimer leurs idées pour éviter d’être mis de côté. Il y a donc en quelque sorte une lutte molle des classes. Raison pour laquelle il faut bien se garder de mettre tous les journalistes dans le même panier. C’est également vrai pour la presse locale et régionale que je mets en dehors de ce propos, car elle a gardé une certaine éthique dans le traitement de l’information, car plus proche des citoyens probablement;
Riposte Laïque : Votre positionnement politique vous vaut-il de nombreux refus, quand vous sollicitez, pour des interviews, des personnalités ?
Nicolas Vidal : Très sincèrement, je fais la part des choses entre mon rôle d’éditorialiste et celui de journaliste. Je ne veux pas appliquer dans Putsch ce qu’on applique dans les grands médias dont je parle dans mon livre. Ainsi, je reçois avec plaisir toutes les sensibilités politiques avec des points de vue très différents sur la société. Je m’évertue à ne pas cantonner mes invités à une seule ligne de pensée. Et grâce à cela, je dois dire que les gens que j’invite me font très rarement défaut, et je n’ai que très peu refus, hormis les leaders de la France Insoumise qui n’ont jamais daigné venir sur Putsch Live alors que j’ai reçu tout l’échiquier politique. De plus, le site Putsch.Media et encore plus la chaîne YouTube Putsch Live où je reçois de nombreux invités toutes les semaines ne sont pas des prétoires de tribunal. Pourtant, je suis très souvent en désaccord profond avec certains. Néanmoins, il n’est pas question de pousser l’invité dans ses derniers retranchements ou d’y faire son procès. Il n’y a pas de guets-apens chez Putsch car j’estime d’une part qu’il faut choisir précisément ses invités, bosser ses entretiens en profondeur et s’extraire de toute idéologie mais aussi ne pas penser que les lecteurs, les auditeurs, les téléspectateurs sont des imbéciles, facilement manipulables comme certains le supputent de façon péremptoire. Je laisse longuement la parole à tous mes invités
Car avec ce postulat, très répandu dans les grands médias, donner la parole à certains invités pourrait inciter les Français à penser autrement, donc dangereusement. Car il y a toujours eu cette idée que le peuple est une foule hostile et dangereuse pour le bon déroulement de la marche à suivre. Il faut relire à cette occasion « psychologie des foules » de Gustave Le Bon.
Riposte Laïque : Quel est votre regard sur le traitement médiatique de la crise sanitaire ?
Nicolas Vidal : Le traitement médiatique de la crise sanitaire ressemble malheureusement au processus appliqué tous les moments importants de notre pays depuis trente ans ( Maastricht, Lisbonne, Gilets jaunes, réformes des retraites…).
Dans cette crise sanitaire, les grands médias ont installé un schéma horriblement manichéen avec les “sachants” éclairés d’un côté et les affreux complotistes de l’autre où seule la pensée autorisée doit s’imposer à tous dans ce pays. Et une nouvelle fois, on a criminalisé et condamné au tribunal médiatique les voix discordantes qu’elles soient médicales (Raoult, Toubiana, Perronne, Henrion-Caude, Delépine…), politiques ou publiques.
Je suis effaré que ces professeurs et ces médecins qui étaient avant le Covid-19 des références et des « pontes » pour certains dans leur domaine, soient devenus en quelques semaines d’affreux complotistes, dangereux pour la nation. En réalité, il y a quelque chose de stalinien dans l’exécution médiatique de ces individus. On condamne systématiquement toutes les analyses différentes sur cette crise sous de fumeuses raisons d’intérêts supérieurs. En somme, en condamnant, on jette l’opprobre et on s’exonère du débat qu’on essaie par tous les moyens de supprimer. Dans cette affaire, le temps sera juge de paix.
Du côté de la démocratie, l’état d’urgence sanitaire n’a ému que peu d’éditorialistes de grandes chaînes privées et publiques comme le fait qu’Emmanuel Macron décide de tout, tout seul depuis le PC Jupiter, humiliant au passage l’ensemble des parlementaires, et verrouille la France avec des lois liberticides qui font reculer nos libertés fondamentales ou nos acquis sociaux. Certaines comme la loi de sécurité globale n’avait rien à voir avec le Covid-19. Et la réforme de l’assurance chômage annonce des drames humains à grand échelle, à la sortie de la crise sanitaire.
Riposte Laïque : Comment peut-on découvrir votre chaîne, « Putsch », et acheter votre livre « Médias, le grand errement »
Nicolas Vidal : Vos lecteurs peuvent consulter www.putsch.media , site d’actualités en quotidien et s’y abonner si le cœur leur en dit. La chaîne YouTube a pris de l’ampleur en avril 2020 dernier où je propose plusieurs fois par semaine de grands entretiens en direct. On peut la retrouver sur YouTube en tapant Putsch Live. Et pour mon livre « Média, le grand errement » il est disponible en librairie ou sur toutes les plateformes classiques de vente en ligne. J’anime enfin le blog « l’actualité invisible » à retrouver ici : https://nicolasvidal.substack.com/
Riposte Laïque : Souhaitez-vous ajouter quelque chose, Nicolas ?
Nicolas Vidal : Pour les journalistes, lire ou relire religieusement la Charte de Munich et s’en inspirer. Pour les Français, s’abonner à la presse indépendante pour continuer à soutenir une autre information et permettre l’émergence de voix discordantes ou de nouvelles voix. Sinon nous périrons dans l’indifférence générale. Nous sommes quelque part les dernières vigies de la démocratie.
Propos recueillis par Pierre Cassen