Une série télé nous échafaude une chronique de la famille Trogneux

Épigraphe officiel de Gaumont

La famille Trogneux, qui, aujourd’hui encore, bosse dans la gaufre, et le clan Auzière, plutôt axé banque, ont subi de nombreuses infortunes. Dans un incendie, tous les albums de photos des 6 bambins de la chocolaterie ont été réduits en cendres. Manque de bol, ceux du bloc Auzière ont, eux, disparu lors d’une inondation.

Lourde épreuve pour Sébastien, Laurence et Tiphaine. Et pour leurs petits, tous surdoués du golf et de l’équitation, alors qu’ils ne sont même pas du propre sang de notre présomptueux. La plus jeune, accablée par ce coup du sort, s’est mise à écrire un bouquin… Tout le monde n’est pas doué pour l’écriture, on a donc, pour les jeunes années de la bêcheuse, dû se tourner vers une société de production qui s’est immédiatement mise au travail.

Une authentique Première dame avait déjà inspiré les scénaristes : Bernadette Chirac. Avec Catherine Deneuve dans le rôle-titre.

Retracer la trajectoire nébuleuse de la fausse veuve du professeur de français inventé de toutes pièces, de la grand-mère factice, amie intime de Line Renaud et meilleure cliente de Vuitton, a inspiré une interminable série fiction, a annoncé mardi Gaumont, qui n’a pas encore décidé de la distribution des rôles.

Pour représenter la dame à Manu, on avait parlé de Gaspard Proust, 36 ans, rapidement éliminé à cause de sa grande taille, et d’Émile Berling, 22 ans. Un de ses rôles lui a valu d’être nommé aux César comme meilleur espoir masculin.

La série sera intitulée Brigitte, une femme libre, en 6 épisodes de 45 minutes, selon un communiqué de la société de production. Les scénaristes Bénédicte Charles et Olivier Pouponneau, déjà co-auteurs de deux séries dégoulinantes d’eau de rose : Mirage (Claire et Gabriel sont en lune de miel en Thaïlande lorsque le tsunami dévaste les côtes du Sud-Est asiatique.

On ne retrouvera jamais le corps de Gabriel) (*) et J’ai menti (Audrey est une adolescente dont les journées sont consacrées au surf, à la plage et aux soirées en club. Sa vie prend un tournant dramatique le soir où elle s’introduit avec son petit ami Éric dans une villa luxueuse (*) ont été choisis pour raconter l’incroyable ascension de Jean-Michel, vendeur de savarins et de cornets feuilletés à Amiens, de son intrigue avec le jeune crack de la finance, jusqu’au palais de l’Élysée.

Bénédicte Charles a précisé que “la série comportera également des flash-back, afin de raconter une certaine histoire de la France, celle des années 70-80-90”. Et que l’histoire devrait être abordée “de manière romanesque, mélodramatique presque, en raison du souffle romantique de sa destinée”.

L’histoire déballera donc au public béat tout ce que nous ignorons, tout ce qui n’a jamais existé, question de planter un décor imaginaire. » Une femme libre » sera un excellent Ersatz pour les albums de photos de la famille Trogneux, malheureusement disparus dans les flammes.

(*) Le personnage de Gabriel est bien entendu un rappel discret au grand frère, lui aussi recherché. Quant à la luxueuse villa, inutile de développer.

Maryvonne, ouvrière au remplissage pour les Moutarderies Fallot et Roland, laveur de vitres chez Extra-Nett, à Yzeure, ont lu l’encadré dans GALA, et sont hors d’eux d’impatience. Prenant un dernier café à la cantine avec sa copine Andrée, la première s’est écriée : tu vois, J’avais raison ! C’est vraiment une femme ! Je le savais ! Si élégante…… Dès ce soir, elle fonce chez ACTION s’acheter un portrait de la première dame à macron pour la poser sur la cheminée du salon.

La première dame de France 30 x 40 cm, sans encadrement 1,99 €

Maryvonne est fan de Brigitte., elle lui a déjà écrit une centaine de lettres qui malheureusement, mis à part un formulaire de remerciement standard, n’ont pas trouvé de réponses.

Elle s’était rendue à Paris à” l’Écritoire”, la Papeterie parisienne à l’ancienne pour les amoureux de l’écriture afin d’y acheter du papier rose texturé décoré de paillettes

Alors que la série n’en est qu’à ses prémices, sans échéance précise, Gaumont est à la recherche d’un diffuseur. Diffuseur de mensonges, de faussetés, de contrevérités, d’escobarderies plus fourbes les unes que les autres. Il faudra un bon paquet de contrevérités. Sycophantes bienvenus. Se présenter chez Gaumont Production Services 30 Avenue Charles de Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine muni-e de son CV.

Du côté de l’Élysée, aucun commentaire. “Nous ne sommes pas associés à ce projet dont nous avons pris connaissance aujourd’hui par voie de presse”, a-t-on relevé dans « l’entourage » de la dame au pomponné.

Question matériel, Gaumont a déjà fait préciser qu’ils auront besoin de différents accessoires :

  • Une robe de communiante.
  • Une tondeuse à gazon.
  • Un grand barbu.
  • Plusieurs perruques blondes.
  • Tout un tas de moumoutes mordorées.
  • Un équipement de plongée.
  • Une douzaine de foulards en soie.
  • Une urne pour les cendres du fantôme (la taille SSS suffira).
  • Une tenue de mariée ras-les-fesses.
  • Un facsimilé de pièce montée munie des cornes d’un Baphomet.
  • Un maillot de bain équipé d’abondants coussinets.
  • Un déguisement d’épouvantail.

Même si je suis curieuse d’apprendre ce que ces faussaires vont bien pouvoir inventer pour dissimuler la vérité et remplir le vide de la jeunesse de leur douteuse héroïne, je promets sur la Bible que je ne jetterai pas le moindre coup d’œil à leur superproduction, même pas au générique.

Anne Schubert

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Source : RIPOSTE LAÏQUE – Une série télé nous échafaude une chronique de la famille Trogneux

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