Les 100 jours d’Attal célébrés sous un déluge de com’ : le 9 juin Waterloo ?

gabriel attal

Les « Cent jours » ne portent guère chance à Emmanuel Macron. L’an dernier, il avait lancé ses « cent jours d’apaisement » après la bataille de la réforme des retraites : un apaisement qui s’acheva en une semaine historique de révoltes des banlieues à l’ampleur inédite. Ces jours-ci, la Macronie célèbre les cent jours de Gabriel Attal à Matignon, l’occasion de tenter une remontée de mayonnaise qui n’a pas pris. Attal devait être l’arme fatale anti-Bardella : trois mois plus tard, la cote de popularité du plus jeune premier ministre est en chute libre et Bardella atteint un niveau spectaculaire dans les sondages.

Il était donc grand temps de sauver le soldat Attal. Avec un déluge de com’ impressionnant. Jeudi matin, c’était son discours-fleuve sur l’autorité à Viry-Chatillon ; jeudi soir, soirée spéciale sur BFM-TV; et sur son compte X, des dizaines de posts où chaque ministère affiche ses « mesures concrètes » des cent jours. Tout y passe, de l’inscription de l’IVG dans la Constitution à des objectifs très chiffrés, comme celui du ministre du Logement : « Construire 30 000 logements en 3 ans dans 22 territoires ».

Cette avalanche de chiffres est assez cocasse au moment où ce sont précisément les chiffres de l’insécurité, de la dette et du déficit qui plombent justement le bilan de la macronie. D’ailleurs, Darmanin, s’il s’est prêté à l’opération, ne pipe mot de ses piètres résultats en matière d’exécution d’OQTF ou d’explosion de la délinquance. Quant à Bruno Le Maire, disgracié ou en bouderie, il n’a même pas fait d’apparition sur le compte X du Premier ministre.

Gabriel Attal s’est fait connaître comme porte-parole du gouvernement sous le Covid, il y a quatre ans : il a excellé dans ce rôle, capable d’habiller les mesures les plus contradictoires ou les plus absurdes dans un flux de paroles lénifiantes. Il n’y avait pas meilleure préparation pour la gestion de ce second quinquennat erratique où le discours est prié de remplir le vide des résultats et des déficits.

On écoute donc – ou pas – Attal dérouler sa logorrhée. Il y a les mesures ridicules, comme celle de la mention de leurs méfaits dans le Parcoursup des racailles, dénoncée ici par Gabrielle Cluzel. Il y a celles qui sont complètement déconnectées du réel : il faut être issu de l’Ecole alsacienne et n’avoir jamais passé ne serait-ce qu’une heure dans un établissement REP pour penser qu’assigner les collégiens dans leur établissement de 8 à 18 heures soit souhaitable ou même réalisable, vu les problèmes actuels d’encadrement dans ces REP.

Fort de ce vide des mots, Attal ne peut que s’en remettre à un autre « cent jours », ce qu’il n’hésite pas à faire, toujours sur compte X, car dans cent jours, ce sont les JO !

Frédéric Sirgant

Lire la suite sur BOULEVARD VOLTAIRE – Les 100 jours d’Attal célébrés sous un déluge de com’ : et le 9 juin Waterloo ?

Laisser un commentaire