Histoire – Sans la Russie, la France aurait perdu les deux guerres mondiales

Drapeau Fédération de Russie

« Si la France n’a pas été rayée de la carte de l’Europe, c’est à la Russie que nous le devons »
Maréchal Foch (1918)

Sans la Russie, la France aurait quasiment disparu comme grande puissance et perdu la Première Guerre mondiale

Les empereurs François Joseph et Guillaume II n’ont pas eu l’avantage, grâce à l’existence du fameux front de l’Est qui mobilisait nombre de divisions austro-allemandes. Si ces divisions avaient été déployées sur le front occidental, l’Allemagne aurait remporté la victoire. Les pertes en hommes de la Russie de Nicolas II jusqu’en 1917 furent énormes : sur les 15 378 000 hommes russes mobilisés pendant la période 1914-1917, 6 400 000 furent tués ou blessés dont 2 700 000 pour la seule année 1916, au cours laquelle des offensives de grande envergure furent entreprises par l’armée russe, afin de soulager l’armée française engagée à Verdun.

L’armée italienne était en déroute dans la région du Trentin en mai 1916, et l’armée roumaine battue en plusieurs endroits en août-septembre 1916. C’est à juste titre que le maréchal Foch a pu dire : « Si nous avons pu tenir de la Marne à Arras et finalement à l’Yser, c’est que la Russie de son côté retenait une notable partie des forces allemandes. »

En ce qui concerne le chiffre exact du nombre de tués, la Russie, avec 1 700 000 tués, eut même davantage de tués que la France saignée à blanc (1 500 000) et légèrement moins que l’Allemagne (1 800 000) contre à peine 100 000 pour les États-Unis ! Les pertes énormes de l’armée russe s’expliquent par le retard de l’industrie de l’armement et sa capacité de production tout à fait insuffisante, tous facteurs conduisant à une pénurie dramatique en armes et en munitions, laissant les troupes désarmées devant l’artillerie allemande.

Lorsque les États-Unis entrèrent en guerre en 1917, l’armée allemande était dans un état de crise lui laissant peu d’illusions sur l’issue de la guerre. C’est une des raisons qui ont poussé l’état-major allemand à permettre la traversée de l’Allemagne du « wagon plombé » contenant Lénine et ses bolcheviques. Ils prirent le pouvoir, à la suite d’un putsch à Petrograd, le 6 novembre 1917, et mirent fin à la guerre, en ce qui concerne la Russie.
La Russie joua donc un rôle essentiel, primordial à 4 reprises, pour éviter la défaite mortelle de la France : l’offensive russe de septembre 1914 à l’Est obligea le Kaiser à transférer d’urgence son corps de réserve de la Garde et son XIe corps d’Armée, du front de l’Ouest au front de l’Est. La victoire de la Marne n’aurait pu sinon être remportée, avec une déroute inévitable à la clé.

Il en fut de même pour la bataille du lac Narotch engagée par la Russie en mars 1916, afin de soulager les troupes françaises assiégées à Verdun. Cette bataille obligea de nouveau le Kaiser à transférer d’importants contingents à l’Est. Sinon la victoire mythique de Verdun aurait été bel et bien une défaite française.

La Russie joua aussi un rôle vital en lançant une vaste offensive commandée par le général Broussilov, en juin 1916, contre les Austro-Hongrois. Cette opération militaire d’une envergure dantesque apporta l’appui salvateur aux forces alliées engagées en même temps à Verdun, sur la Somme et sur le front italien. L’ampleur des pertes subies par les deux camps se situe entre 1 000 000 et 1 900 000 morts ou blessés. Cette offensive russe est considérée comme la plus destructrice en vies humaines de la Première Guerre mondiale, tous fronts confondus, donc pire que les batailles infernales de Verdun et de la Somme dans la mémoire des Alliés occidentaux.

Le périple enfin de 30 000 km à travers la Sibérie et sur les océans en 1916 par quatre brigades d’infanterie russes, pour arriver finalement en Méditerranée, avec deux brigades dans les Balkans et deux à Marseille, est aussi très symbolique de l’effort russe sans limites, pour aider le front de l’Ouest. Deux brigades russes participèrent donc à la fameuse bataille du Chemin des Dames (avril 1917) où elles subirent d’énormes pertes ; elles remportèrent une des rares victoires de l’offensive Nivelle à Courcy, avec 70 officiers et 4 472 soldats tués en trois jours. Parmi les blessés graves, le mitrailleur Rodon Malinowski, futur héros à Stalingrad, futur Maréchal et ministre de la Défense de l’URSS.

La Seconde Guerre mondiale en Europe a été gagnée par la Russie et non par l’Amérique, contrairement aux mensonges médiatiques

En 1945, à la question : qui a vaincu le nazisme ? 57 % des Français répondaient la Russie et 20 % les USA. En 2015, c’était l’inverse : 23 % des Français répondaient la Russie et 54 % les États-Unis. Certainement qu’aujourd’hui les chiffres seraient encore plus faibles pour les Russes et beaucoup plus élevés pour les Américains.

L’Occident aime les Russes, mais pas la Russie, en raison de la propagande américaine, des médias aux ordres, et des mensonges historiques. La propagande hollywoodienne falsifie l’histoire depuis 78 ans. Ce n’est pas l’Amérique, mais la Russie qui a joué le rôle décisif pendant les deux dernières guerres mondiales contre l’Allemagne impériale et le nazisme. Natalia Narotchnitskaïa l’a rappelé opportunément dans son ouvrage Que reste-t-il de notre guerre ? La Russie est, selon Pouchkine, une partie intégrante, souffrante, sacrificielle de la civilisation européenne.

« Les Américains, disait aussi le cinéaste Godard, ont toujours attendu que l’Europe s’entre-tue pour intervenir ; ils sont venus quand tout le monde était fatigué, jamais au début, ni en 1914, ni en 1940. Tout ce qu’ils veulent, c’est envahir ; ils veulent envahir parce qu’ils n’ont pas d’histoire ; ils ont besoin d’envahir les gens qui en ont ».

La Seconde Guerre mondiale a été gagnée par la Russie dont les sacrifices humains avant, pendant et après la bataille de Stalingrad ont permis de vaincre l’Allemagne nazie qui avait lancé en 1941 l’opération Barbarossa.

Le premier coup d’arrêt à la marche victorieuse de l’Allemagne, après les revers sans fin de l’Armée rouge, fut la bataille de Moscou, à partir d’octobre 1941, suite à l’irruption du général hiver et au rapatriement des troupes sibériennes. Les attaques en tenaille par les armées embourbées de von Bock se soldèrent par de cuisants échecs, jusqu’à une contre-offensive vigoureuse de Joukov.

La résistance de Leningrad (St Petersbourg) fut hallucinante et farouche, face au froid, aux maladies, à la famine, aux bombardements ! Assiégée le 8 septembre 1941, avec 2 500 000 habitants dont 400 000 enfants, Leningrad ne comptait plus que 600 000 habitants le 27 janvier 1944, le jour de sa libération. Suite à la famine, la ville-martyre connut même des cas de cannibalisme. Le bilan des 872 jours de blocus fut un million de morts.

À Stalingrad s’affrontèrent dans une bataille acharnée, du 17 juillet 1942 jusqu’à la capitulation du général Friedrich von Paulus, le 2 février 1943, deux armées de plus d’un million d’hommes, avec une violence qui dépassa toutes celles de la Première Guerre mondiale pour chaque maison, chaque château d’eau, chaque cave, chaque morceau de ruine. Cette bataille a marqué le tournant décisif de la guerre. L’enjeu était le pétrole du Caucase, un carrefour ferroviaire et fluvial stratégique, avec le nom de Staline comme cerise sur le gâteau.

Les pertes en vies humaines furent colossales : 4000 à 9000 victimes civiles et militaires par jour, soit 470 000 soldats soviétiques, 180 000 civils, et 400 000 soldats allemands, avec un total de plus d’un million de morts. L’espérance de vie de tout nouveau combattant russe engagé à la bataille de Stalingrad était de 24 heures. La dédicace du général de Gaulle, lors de sa visite de la ville en 1944, avant un rendez-vous avec Staline à Moscou, figure en place d’honneur dans l’une des vitrines du musée de Volgograd dédié à la bataille ; « Jamais les jeunes du pays de Fabien et Guy Moquet ne feront la guerre au pays des héros de Stalingrad ». Puis, au-dessus de la signature « À Stalingrad, la France reconnaissante ! ».

La Russie a payé un tribut de 27 millions de morts civils et militaires, dont 7 millions de militaires, sur l’autel de la guerre totale contre Hitler. La seule URSS a perdu la moitié des victimes de l’ensemble du conflit de 1939-1945, soit environ 60 millions de morts.

Le débarquement de l’Amérique en Normandie, le 6 juin 1944, n’est intervenu que tardivement alors que les troupes russes, après la victoire stratégique de la bataille de Koursk (juillet-août 1943), avaient déjà atteint la frontière orientale de l’Allemagne. Hitler avait envahi la Russie avec 3600 chars et 2800 avions en 1941 ; mais le jour « J », seulement deux chasseurs allemands ont mitraillé les plages de Normandie car il ne restait plus que les débris de l’armée allemande. La Wehrmacht a perdu 6,3 millions de ses soldats et l’essentiel de ses avions et chars dans les steppes russes.

Qui peut croire que le débarquement du 6 juin 1944 eût été possible sans l’écrasante victoire préalable russe sur l’Allemagne nazie ! Il y avait, en 1944, 26 divisions allemandes contre 90 divisions américaines sur le front occidental, 170 divisions allemandes (soit 7 fois plus qu’à l’Ouest) contre 360 divisions soviétiques sur le front de l’Est. La bataille de Normandie, c’est un épiphénomène par rapport à Stalingrad.

Comme disent les Russes : « C’était chez nous tous les jours la bataille de Normandie, depuis le début de l’offensive allemande Barbarossa en 1941 ». Le nombre total de GI américains tués, blessés ou disparus en héros, lors du Débarquement et de la bataille de Normandie, est de 8 000 à 10 000 par jour, soit environ 200 000 pendant la durée de la bataille.

Les pertes de l’Amérique en Europe ont été de 182 070 tués pour l’ensemble des campagnes de 1941 à 1945, alors que pour la seule prise de Berlin, les États-Unis ayant préféré laisser faire et agir seule l’armée soviétique, les Russes ont perdu 360 000 hommes (80 000 tués et 280 000 blessés), du 25 avril au 3 mai 1945. Les pertes américaines totales sur les fronts européen et japonais de décembre 1941 à août 1945 s’élèvent à 292 000 tués.

C’est donc un mensonge d’État et rien connaître à la vérité historique de dire et de répéter comme un perroquet que l’Alliance russe a trahi deux fois les Français en 1917 et en 1939 ! En fait, la Russie a sauvé deux fois la France, lors des deux guerres mondiales !

Marc Rousset

Auteur de « Notre Faux Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie » Préface de Piotr Tolstoï

Source : RIPOSTE LAÏQUE – Sans la Russie, la France aurait perdu les deux guerres mondiales

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