Il n’y a pas de véritable Europe sans identité chrétienne

Considérer le bourbier administratif corrompu de Bruxelles comme l’image de l’Europe ce serait comme considérer que la Russie se résume au stalinisme.

Dans les très grandes lignes – et sachant que l’Histoire est toujours pleine de nuances – si l’on veut considérer l’unité culturelle de l’Europe on pourrait bien sûr remonter aux Celtes, dont les origines se situent au 1er millénaire avant J.-C., avec notamment la culture de Hallstatt, dans l’actuelle Autriche. En allant encore un peu loin dans le temps, on pourrait voir une unité paléolithique constatable à travers les peintures rupestres, les sculptures et les divers objets retrouvés çà et là sur les sites préhistoriques européens. Mais ce serait là un peu tiré par les cheveux.

La première grande tentative d’unité de l’Europe on la doit surtout à Rome et ce jusqu’à la chute de l’Empire romain d’Occident en 476 – celui d’Orient ne tombant qu’en 1453 à avec la chute de Constantinople. Unité qui ne fut pas de tout repos, notamment avec les Germains qui, eux aussi avides d’expansion, se heurtèrent violemment à la machine de guerre romaine.

Ce n’est que bien plus tard que le peuple germanique, via les Saxons, finira par céder face à plus fort que lui en la personne de Charlemagne qui, après une guerre longue contre ces païens, soumettra leur chef Widukind qui sera finalement baptisé en 785 de notre ère à Attigny, dans les actuelles Ardennes.

Mais pour revenir au christianisme, à la chute de l’empire romain d’Occident en 476 après J.-C., il permit d’offrir une unité européenne de substitution grâce au christianisme. Chose qu’avait compris Clovis en se faisant baptiser à la toute fin du Ve siècle, ralliant ainsi à lui les Gallo-Romains chrétiens.

Et contrairement aux affirmations de certains ignorants gauchistes, le Moyen Âge ne fut pas une période sombre avec des bûchers à tous les coins de rues. Il suffit pour s’en convaincre d’étudier sa culture, ne serait-ce qu’à travers ses moments qui nous parvenus, dont j’ai récemment visité l’un d’eux : l’abbaye de Saint-Savin, ornée de peintures murales des XIIe et XIIIe siècles tout simplement sublimes.

[Au passage, je conseille la lecture de ces trois ouvrages sur le Moyen Âge : Art et société au Moyen Âge, de Georges Duby, La civilisation de l’Occident médiéval, de Jacques Le Goff, et Le Moyen Âge en questions, de Sylvain Gouguenheim.]

De son côté, la fameuse Renaissance, pour autant qu’elle fut une formidable manifestation du génie occidental, et donc chrétien – il me semble que la chapelle Sixtine en est un exemple indiscutable, avec entres autres ses peintures du Pérugin, Botticelli, Ghirlandaio et bien entendu Michel-Ange –, fut aussi une période de grands massacres bien éloignée de l’image d’Épinal dont on l’enrobe pour l’opposer positivement au Moyen Âge.

C’est donc au Moyen Âge que le christianisme prend toute son ampleur, tant sur le plan spirituel qu’intellectuel, avec entre autres la création d’universités – là où l’on formait les esprits, notamment via la disputatio, exercice oral de discussion –, en plus des abbayes qui étaient elle aussi des lieux de savoir majeurs.

Au fil des siècles, les Européens ont étendu leurs connaissances dans tous les domaines, comme nul autre avant eux – ni après eux pour le moment –, créant il est vrai les instruments de leur destruction puisque c’est essentiellement chez eux ou dans les territoires qu’ils ont massivement occupés que la démocratie a essaimé ; démocratie qui impliquait la liberté, dont celle de tout tolérer à terme, y compris l’injure à notre civilisation dans nos frontières mêmes, et se trouver au point de disparaître. Pire encore, nos luttes fratricides ont eu raison de nous bien plus sûrement que nos ennemis extérieurs, 1914-1918 en est l’exemple le plus tragique puisqu’il mit fin à la domination européenne.

Le christianisme, contrairement à l’islam, a toujours eu ce désir de transmettre autrement que par la seule soumission (même si les excès de l’Église ont bel et bien existé, il faut le reconnaître, mais toute civilisation a ses excès). Le souci de transmission était tel que les cathédrales, basiliques, collégiales, églises devinrent de véritables livres de pierre, racontant l’histoire sainte à des populations qui ne savaient pas lire.

Notre civilisation de la représentation a ainsi donné à voir et aiguisé la curiosité qui, au fil des siècles, a produit tant de génies dans tous les domaines. Combien d’artistes, de savants et d’intellectuels étrangers à l’Europe sont venus se former chez nous ! Et si nous n’étions pas parfaits nous étions perfectibles grâce à une culture allant toujours de l’avant et dont on falsifie aujourd’hui l’histoire pour complaire à nos ennemis. D’ailleurs, si le christianisme avait été aussi implacable qu’on le prétend, l’Europe en serait au même stade que la plupart des pays musulmans il me semble, sans nier ses erreurs et ses crimes pour autant. Mais quelle civilisation en est exempte ? Cependant, au contraire des autres,  nous les reconnaissons, nos erreurs et nos crimes, un peu trop même.

La suprématie civilisationnelle du monde chrétien a ainsi essaimé de par le monde. Car où trouve-t-on dans ce monde une civilisation aussi avancée, qui a su absorber les connaissances venues d’ailleurs pour, souvent, les améliorer et poursuivre ainsi son rayonnement ?

Cette civilisation était essentiellement européenne, surtout après la chute de Constantinople, prise par les musulmans turcs. Des musulmans dont a voulu trompeusement nous faire croire qu’ils étaient à l’origine de presque toute la connaissance chrétienne occidentale, ce qui fut jadis contredit par le courageux médiéviste sylvain Gouguenheim, dans son très riche ouvrage Aristote au Mont Saint-Michel, qui lui valut d’être frappé d’anathème par une horde d’universitaires gauchistes.

Alors, évidemment, il s’en trouvera toujours pour dire que le Christ n’est qu’une invention, comme d’autres affirmeront que le judaïsme est un dévoiement du culte d’Aton institué par le pharaon Akhenaton au XIVe siècle av. J-C. Il n’empêche, pour une « invention », quelle civilisation, dont tous les plus grands musées du monde reflètent la grandeur ! Une civilisation qui s’est le plus épanouie en Europe et dont celle-ci porte la marque un peu partout sur son sol.

Face à cet incommensurable héritage qu’on nous jalouse tout en voulant le dénigrer, tout en profitant de ses mannes, l’Europe apatride – dont l’étendard a des allures de couronne mariale, comme c’est ironique ! – ne pourra JAMAIS représenter l’Europe réelle, laquelle s’appuiera toujours sur le christianisme, n’en déplaise aux mondialistes. Et effacer le christianisme, c’est purement et simplement effacer l’Europe en tant que telle. Le voulons-nous ? Ceci est une autre question…

Hélas, il est vrai que l’Européen d’aujourd’hui semble être devenu ce que Nietzsche en disait voici un peu plus d’un siècle : « Un animal grégaire, un être docile, maladif, médiocre, l’Européen d’aujourd’hui ! »

Charles Demassieux

(Photos d’illustration : Charles Demassieux, prises au Louvre, à Saint-Savin, Conques et Amiens)

Source : RIPOSTE LAÏQUE – Il n’y a pas de véritable Europe sans identité chrétienne

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