Holocaustes : À la bonne heure, Monsieur Kepel !

Dès le titre de son dernier ouvrage « Holocaustes », nous saisissons une certaine prise de conscience du politologue Gilles Kepel ; spécialiste des différentes mouvances de l’islam. Espérons qu’il va finir par comprendre que cette religion, comme bien d’autres, n’est que violence aveugle, sans foi ni loi, tout autant que certaines idéologies ; le communisme et le national-socialisme  notamment.

Dans cet ouvrage, il nous explique qu’il ne s’agit plus d’une guerre circonscrite aux frontières d’Israël, de Gaza et de leurs voisins, plus ou moins proches. L’Occident n’est pas exempté puisqu’à travers Israël, c’est le prestige, l’influence et le magistère moral  de l’Occident qui est visé par les BRICS+, rejoints en cela par ce que l’on nomme, faute de mieux, « Sud Global ».

Le livre de Gilles Kepel est divisé en quatre chapitres dont le dernier n’est pas le moindre en importance. Il est intitulé « Haro sur l’Occident ! ». J’y reviendrai.

Le premier chapitre raconte d’abord ce que l’auteur appelle, pertinemment, la razzia-pogrom du 7 octobre 2023. En bon connaisseur du Moyen-Orient, de son histoire et des protagonistes, passés et présents, l’auteur nous donne une description des parties prenantes de cet événement. Ses auteurs ont surpris tout le monde, à commencer par Israël. Gilles Kepel explique très bien comment ses dirigeants en sont arrivés à faire preuve d’un impardonnable aveuglement et comment le Hamas a trompé tous ceux qui croyaient que la prospérité finirait par le corrompre  et que l’embourgeoisement à coups de pétrodollars, versés cash par le Qatar, tout en transitant par Israël, finirait par faire des chefs du Hamas des Abbas. Mais je crois qu’Israël n’est pas le seul à avoir tiré des plans sur la comète : l’UE avait aussi cru que la prospérité allait lui permettre de se mettre l’ours russe dans la poche.

L’auteur étant aussi arabisant, il rappelle que la dénomination de « razzia bénie » invoquée par le Hamas pour qualifier les actes inqualifiables qu’il a commis, se référait à la « razzoua » de Khaïbar (village situé à 150 km au nord de Médine) d’où Mahomet avait chassé et massacré des juifs de la pire des manières. C’est d’ailleurs le couplet

  « Khaïbar, Khaïbar ô juifs     …     l’armée de Mahomet va revenir ! »

خيبر خيبر يا يهود                                      …..                              جيش محمد سوف يعود

qui est à chaque fois scandé par la rue arabe, aussi bien à Paris qu’ailleurs. Nos lecteurs savent que Riposte Laïque n’a pas attendu 2024 pour documenter ce fait. Souvenez-vous de cette vidéo, réalisée il y a 13 ans déjà !

Gilles Kepel rappelle que les attaques du Word Trade Center et du Pentagone étaient, elles aussi, qualifiées de razzias bénies par Ben Laden. Comme quoi, il y en a qui ont un sens aigu de l’Histoire et de la suite dans les idées.

L’auteur nous signale aussi que les combattants houthis du Yémen, instrumentalisés comme proxys par l’Iran, affichent sans vergogne leur mot d’ordre « Allahou akbar, mort à l’Amérique, mort à Israël, maudits soient les Juifs, victoire à l’islam » (p.43). C’est là que sont testés les missiles iraniens longue portée ainsi que ses drones ; pas uniquement en Syrie, au Liban et en Russie.

Dans le deuxième chapitre consacré aux « contradictions » d’Israël, Gilles Kepel explique très bien l’importance accordée par les partis religieux à la démographie et à la démultiplication plus vite que les voisins. Phénomène social observé aussi bien en Israël que dans les pays qui l’entourent (y compris en Turquie d’Erdogan). On aimerait tant que M. Kepel prenne conscience de ses propres contradictions et mène la même réflexion sur les territoires perdus de France. Ici, nous sommes confrontés non seulement à la surnatalité des concitoyens ou résidents musulmans, mais en plus, nous savons que leur démographie est renforcée par un flux continu d’immigrés, aussi bien légaux qu’illégaux.

Où devrions-nous ériger un mur des lamentations pour éminents politologues : près de Sciences Po Paris ou à la frontière de Menton ?

Page 124, Gilles Kepel relève très bien les signes de franche hostilité au Moyen-Orient, à l’égard de l’Occident. Il les qualifie d’ambivalents alors que la prise de possession, une deuxième fois, de Sainte-Sophie par le Frère musulman Erdogan, est clairement et doublement revancharde : contre Atatürk et contre le christianisme.

Notre auteur qualifie très bien les jeux troubles d’un certain ami, propriétaire du Paris-Saint-Germain, sous un excellent titre  : « La triplicité du Qatar » (p. 130). Mais, il ne se rend peut être pas encore compte que les catégories de pensée de nos politologues sont futiles et nous ont fait perdre du temps : tous les pays et groupements musulmans n’ont jamais eu d’autre moteur plus puissant que l’islam = coran + Mahomet. Les catégories de sunnisme, chiisme, wahhabisme,        « Frères musulmans » et autres subdivisions ne sont que feux de diversion et de dispersion pour gogos qui ne veulent pas saisir l’unicité du message coranique et mahométan : jihad = violence sacrée pour faire triompher la cause d’Allah.

Venons-en maintenant au quatrième chapitre, un des plus intéressants. L’Afrique du Sud, où l’apartheid anti-blancs fait rage depuis un certain nombre d’années, se transmue en donneuse de leçons pour rappeler à Israël « son obligation de prévenir le génocide, ainsi qu’à punir l’incitation directe et publique à le commettre ». Gilles Kepel nous rappelle les indignations à géométrie variable de l’Afrique du Sud : la Cour pénale internationale lui reproche d’avoir refusé d’arrêter et d’extrader le Président soudanais, Omar el-Bechir, alors qu’il était déjà condamné pour génocide au Darfour. Comme quoi, il suffit d’avoir la peau couleur chocolat pour être blanchi par les autorités de Pretoria. Il importe peu que les “génocidés” soient noirs ; leur tort est d’avoir été chrétiens.

Je crois que nous avons de bonnes raisons de penser que l’islamisation tenaille l’Afrique. Une mâchoire en constitution au Sud et une autre, très tranchante, en dents de requin, au Nord.

Gilles Kepel est finalement lucide : il nous explique très bien qu’au nom de Gaza les « opprimés du monde entier » espèrent un  renversement des rapports de force. Sauf qu’il en tire une conclusion de politologue défaitiste : « Car si les États-Unis et l’Occident ne se donnent pas les moyens de parvenir à instaurer un État palestinien, ils subiront à terme une défaite stratégique face à l’axe illibéral et antioccidental russo-chinois que symbolisent désormais les BRICS+ ». Remarquons en passant qu’il est toujours dans l’attitude prétentieuse d’un Occident capable de définir une solution à la place des belligérants sur place et qui, de surcroît, partagent la même croyance d’être “le peuple élu” respectivement “la meilleure communauté suscitée au Monde”. J’ai la faiblesse de croire qu’au fond, tout ce beau monde du Sud et des BRICS, fait de bric et de broc, se fout éperdument de la bête de somme qu’est devenue la cause palestinienne !

Pour ma part, je crois que les juifs d’Israël seraient bien avisés de ne surtout pas écouter nos politologues et de forcer leurs cousins (eux aussi fils d’Abraham) à accepter que le Royaume hachémite de Jordanie reprenne un rôle prépondérant pour gérer aussi bien Jérusalem-Est que la Cisjordanie. L’Égypte et l’Arabie Saoudite pourraient très bien reloger les Gazaouis ; à Khaïbar par exemple, là où l’armée d’Allah rêve toujours de revenir.

Allez les cousins-cousines, remuez vos méninges et vos entrailles pour délivrer ces damnés de la Terre triplement sainte. N’y a-t-il plus de femmes pour engendrer un héritier à Moussa-Moïse, capable de frayer un passage en mer rouge, entre le Sinaï et la rive d’Arabie et y conduire un peuple en déshérence dans le désert ? Un petit effort Mesdames et Messieurs et vous réaliserez encore des miracles !

Rattrapage

J’aurais pu commencer cet article par des considérations générales dont la validité est éprouvée par le temps long. En premier lieu l’origine bien religieuse du mot « holocauste », telle que le dictionnaire de l’Académie française la donne :

Dans cette définition, nous touchons aussi du doigt le paradoxe fondateur du christianisme : ce n’est plus un bélier ou un de ses compagnons que Jésus envoie au feu. Le dieu des chrétiens prend le contre-pied d’Abraham et s’offre lui-même (ou son propre fils si l’on veut). C’est ce qui fait sa grande différence avec les religions anciennes ; mais aussi avec l’islam. Cette dernière religion n’a jamais admis que « l’Oint, fils de Myriam (Marie) » puisse être crucifié. Le coran le fait monter au Ciel et c’est un sosie innocent qui est sacrifié. Le sens très archaïque du sacrifice est donc rétabli.

Le paradoxe est que s’offrir en martyr à grande échelle ne donne rien d’autre que des hécatombes. Ce paradoxe avait amené René Girard à considérer que c’est une manière de révéler aux humains leur violence, en espérant qu’ils y mettent un terme. L’Histoire lui donne tort : se faire violence n’arrête pas la violence, ça la fait ricaner avant qu’elle ne reprenne son carnage de plus belle. C’est ce qui arrive à nos sociétés occidentales : trop molles, trop sentimentales, trop chrétiennes… pour nous amener, “Les Yeux grand-fermés” (titre d’un ouvrage de la démographe Michèle Tribalat) au suicide collectif. C’est la violence aveugle et le “Drang zur Vermehrung”, la poussée instinctive à se démultiplier, qui continuera d’écrire l’Histoire et de la dominer ; surtout pas ceux qui tendent la deuxième joue lorsqu’ils sont giflés.

La seule réponse idoine, à mon sens, est la puissance qui permet de camisoler la violence et de l’incarcérer ; de la contenir dans un enclos pour en préserver toute société civilisée qui se respecte. L’Occident ne se respecte plus et, par conséquent, ne se fait plus respecter ; ni à sa frontière, ni en son sein.

Ah, j’ai failli oublier deux amis de Riposte Laïque qui chevauchent très bien la CÔZ(ette) palestinienne. 

Pascal Hilout, né Mohamed

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